Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Hugo Siblesz, ambassadeur des Pays-Bas en France, dément certains faits rapportés par le Dr Xavier Mirabel et Tugdual Derville dans une tribune intitulée "Euthanasie : mortelle précipitation" (Cf. Synthèse de presse d’août 2011). "La liberté d’expression n’autorise pourtant pas à prendre des libertés avec les faits", estime-t-il, dénonçant notamment "l’allusion faite à des pratiques d’euthanasie clandestine et de personnes âgées qui quitteraient les Pays-Bas de peur d’être euthanasiées." Affirmant que cela n’a été démontré par aucune étude, il rappelle les termes de la loi néerlandaise légalisant l’euthanasie.
Aux Pays-Bas en effet, l’euthanasie est autorisée à condition qu’elle respecte les critères fixés par la loi. "L’objectif primordial de cette loi est de garantir, par la transparence et l’uniformité du contrôle, un maximum de rigueur à ces actes médicaux exceptionnels", explique Hugo Siblesz. L’euthanasie est ainsi possible si elle est demandée par le patient lui-même et si l’absence de perspective d’amélioration et le caractère insupportable des souffrances sont déterminés. Le respect des critères de rigueur est vérifié par une commission de contrôle indépendante qui avertit, si besoin, le ministère public et l’Inspection de la Santé qui peuvent entamer des poursuites pénales. Il signale enfin que l’application de la loi est actuellement évaluée : les résultats seront connus en 2012.
[Ndlr : Notons qu’en 2009, Gènéthique s’était fait l’écho d’une mise en garde du Comité des droits de l’Homme de l’ONU à l’encontre des Pays-Bas pour son "taux élevé de cas d’euthanasies et de suicides assistés". L’ONU avait été alertée par la mission parlementaire française, dirigée par le député Jean Leonetti et chargée d’évaluer la loi de 2005 sur la fin de vie. Celle-ci s’était rendue aux Pays-Bas pour appréhender, sur place, la réalité des pratiques hollandaises en matière d’euthanasie (Cf. Synthèse de presse du 28/09/09).]
Le Figaro 06/09/11