Une « étude cas-témoins » française publiée dans le British Medical Journal [1] indique que le désogestrel augmente le risque de méningiome après 5 ans d’usage. Bien qu’il s’agisse d’une « tumeur bénigne », le méningiome peut entrainer, « selon sa localisation », « des symptômes neurologiques graves, nécessiter une intervention chirurgicale ou une radiothérapie, et altérer la qualité de vie ».
Une étude qui vient combler un manque de données
Avec le désogestrel, le lévonorgestrel est un progestatif synthétique « largement utilisé » en Europe. Ils appartiennent toutefois à une autre famille que celles des progestatifs qui sont déjà liés à une augmentation du risque de méningiome (cf. Plusieurs centaines de femmes, atteintes d’un méningiome lié à la prise d’un contraceptif, attaquent Pfizer). Et jusqu’à présent il manquait de données sur ces progestatifs.
L’étude publiée par le British Medical Journal a examiné le risque de méningiome associé à l’utilisation de contraceptifs oraux contenant du désogestrel ou du lévonorgestrel, seuls ou combinés, en tenant compte de la durée d’utilisation et des caractéristiques des patientes. Plus de 8000 femmes opérées d’un méningiome, entre 2020 et 2023, ont été prises en compte. Et « chacune était appariée avec 10 témoins du même âge et de la même région ».
Un risque moins important que pour d’autres progestatifs
Les résultats montrent que l’utilisation « prolongée », c’est-à-dire supérieure à 5 ans, du désogestrel est associée à une augmentation « significative » du risque de méningiome intracrânien, « bien que ce risque reste inférieur à celui observé avec d’autres progestatifs comme l’acétate de cyprotérone » (cf. Contraception : des progestatifs courants augmentent le risque de tumeur cérébrale). Le risque est encore plus élevé si les femmes ont utilisé par le passé d’autres progestatifs « à risque ». Un surrisque qui disparait toutefois un an après l’arrêt du désogestrel.
En revanche, aucune augmentation du risque n’a été observée avec le lévonorgestrel, quelle que soit la durée d’utilisation, « probablement en raison de sa faible affinité pour les récepteurs à la progestérone et de l’absence d’effet prolifératif sur les cellules méningiomateuses ».
[1] Oral contraceptives with progestogens desogestrel or levonorgestrel and risk of intracranial meningioma: national case-control study, BMJ 2025; 389 doi: https://doi.org/10.1136/bmj-2024-083981 (Published 11 June 2025)
Source : JIM, Dr Roseline Peluchon (30/06/2025) – Photo : iStock