Conserver le cordon ombilical à des fins thérapeutiques : une démarche contestée

Publié le 13 Déc, 2016

Confrontés dans leurs familles respectives à plusieurs cancers foudroyants, des parents vont congeler le cordon de leur bébé sur le point de naître pour le soigner plus tard (cf. Des parents autorisés à conserver le cordon ombilical de leur bébé à des fins thérapeutiques, une première en France). Une démarche contestée dont l’intérêt scientifique n’est pas prouvé.

 

Pour Luc Douay, professeur d’hématologie à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, cette première en France « n’a pas de sens médicalement parlant ». Il ajoute : « Il n’existe aujourd’hui pas d’éléments scientifiques permettant de penser que le cordon ombilical contient des cellules qui pourront un jour traiter n’importe quel type de pathologie, notamment cancéreuse ou régénérer des tissus » (cf. Sang de cordon: le développement des biobanques recommandé par le CCNE).

 

Pour Jean-Yves Nau[1], « c’est une affaire éthique d’une particulière gravité » car « cette décision vient saper un dispositif de solidarité biologique depuis des années fragilisé par le développement (à l’étranger) d’un marché privé de la congélation de cellules sexuelles et d’autres éléments du corps humain ».

 

De son côté, l’Agence de biomédecine, qui supervise le don de sang de cordon et les banques dans laquelle ce sang est conservé, rappelle sur son site internet que « conserver le sang du cordon de son enfant dans une banque pour le soigner avec ses propres cellules au cas où il serait malade plus tard ne repose actuellement sur aucun fondement scientifique validé par un consensus d’experts ».

 

[1] Médecin et journaliste scientifique français, spécialiste des questions de médecine, de biologie et de bioéthique.

AFP, 12/12/2016.

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