Cette semaine, un « bébé miracle » est né après avoir été conçu avec du sperme congelé depuis 1996. Le père, Peter Hickles, alors âgé de 21 ans et souffrant d’un lymphome hodgkinien, avait congelé ses gamètes en cas d’infertilité.
Auparavant, la loi autorisait la conservation des gamètes pendant 10 ans avec des exceptions en cas d’infertilité. Depuis cet été, la limite légale est de 55 ans (cf. Le Royaume-Uni autorise le stockage des embryons et gamètes jusqu’à 55 ans). La loi du Royaume-Uni interdit le commerce du sperme, et limite l’utilisation des gamètes à 10 familles par donneur.
Allan Pacey, professeur d’andrologie à l’université de Sheffield, précise que cette limite n’a aucun fondement scientifique ou médical. « Une fois qu’ils sont congelés, je ne vois pas pourquoi [les spermatozoïdes] ne pourraient pas être conservés pendant des centaines d’années si la loi le permettait » estime-t-il.
Mais le Docteur Lucy Frith, bioéthicienne à l’université de Manchester, souligne que le changement de loi pouvait entraîner des « écarts générationnels » (cf. Une vie suspendue). En effet, un enfant pourrait être conçu avec du sperme plus ancien que celui dont sont issus ses frères et sœurs.
Quant à Julian Savulescu, professeur d’éthique à l’université d’Oxford, il relève, lui, le problème éthique lié à l’utilisation de sperme très ancien, car les génomes des personnes peuvent avoir changé.
Source : The Guardian, Rachel Hall (28/10/2022)