Ce jeudi 12 octobre, le Conseil de l’Europe doit examiner un rapport sur « le recours aux nouvelles technologies génétiques chez les êtres humains », présenté par la sénatrice écologiste belge Petra de Sutter.
Le rapport doit attirer l’attention sur « le risque d’utilisation inappropriée ou abusive de la technologie dans le but de produire un individu ou un groupe d’individus dotés de caractéristiques particulières ou de certaines qualités requises », « autrement dit, la mise en œuvre d’une forme d’eugénisme ».
En ligne de mire, Crispr-Cas9, ces « ciseaux génétiques » utilisés à l’origine « dans le cadre de recherches sur le cancer ». « La modification intentionnelle du génome humain franchirait (…) des limites jugées inviolables », alors même que « les implications potentielles de telles mutations génétiques, qui pourraient se révéler chez un individu plusieurs générations après la manipulation du gène de l’un de ses ancêtres », sont inconnues.
Le cadre législatif actuel « demeure flou » et la convention d’Oviedo de 1997, qui doit réguler les « applications de la biologie et de la médecine », est jugée « insuffisante ».
Au niveau international, « très peu de pays légifèrent sur des nouvelles technologies, essentiellement parce que la technologie progresse plus vite que les autorités de régulation », laissant ces technologies hors contrôle. Le rapport souligne « l’urgence d’une réglementation internationale » concernant la modification du génome humain, pour « éviter les dérives éthiques ».
Pour aller plus loin :
Le Conseil de l’Europe se penche sur l’édition génétique de l’embryon
[Infographie] Les enjeux de Crispr-Cas9
La Croix, Loup Besmond de Senneville (12/10/2017)