« La crise sanitaire que nous traversons agit comme un miroir grossissant de la façon dont nous traitons des vieux dans notre société. » Une population qui n’est pas uniforme, car « rien de commun entre une personne lourdement affecté par la maladie d’Alzheimer, un vieil homme cloué seul dans son appartement mais qui a toute sa tête, ou une vielle dame qui fait des promenades et qui continue d’avoir une vie sociale ». Mais à qui « on ne donne jamais la parole ».
Ainsi, pour « l’annonce faite du maintien en confinement après le 11 mai », on peut s’interroger : « Cette décision est-elle faite pour protéger la collectivité ou protéger les vieux malgré eux ? » Mais, « à partir de quel âge n’est-on plus compétent pour assumer ses choix ? »
Avons-nous « oublié depuis longtemps de construire une société hospitalière pour les plus âgés » ? « Informer des risques, proposer des solutions alternatives, créer de nouveaux types de services d’accompagnement » ne devrait-il pas « être le souci de nos gouvernants » ? Si « nous ne sommes pas capables » d’entendre la voix de nos aînés, « les décisions prises unilatéralement ne pourront être que maltraitantes ».
Pour aller plus loin :
Confinement : faire face au sentiment d’abandon des personnes âgées
Covid-19, ou l’expérience de la fragilité humaine
Libération, Francis Carrier (16/04/2020)