Faut-il tout dire au patient en fin de vie? Le droit de savoir est un droit fondamental du patient. Cependant, les avis des professionnels divergent sur la manière de les informer dans des situations bien souvent anxiogènes. Le “British Medical Journal” donne la parole à L.J.Blackhall de l’Université de Virginie aux Etats Unis, et à Collis et K.E.Sleeman, du King’s College londonien sur le sujet.
Pour le premier, il n’est pas nécessaire de dire au patient s’il est ou pas en phase terminale, d’autant plus qu’il n’y a pas de concensus chez les médecins de soins palliatifs sur “le stade terminal“. Pour ce médecin, les patients ne veulent pas savoir s’ils sont en phase terminale, mais si la médecine peut ou pas faire quelque chose pour eux. Et c’est bien cela qu’il faut leur expliquer.
Pour le second, l’information du patient sur la gravité de sa maladie est primordiale, car “elle est au coeur d’une série de décisions importantes” telles que la procuration, le choix des tutelles…
En Angleterre, le General Medical Council, l’équivalent de l’ordre des médecins en France rappelle néanmoins que les patients devraient être au courant de leur pronostic, mais que la manière d’informer sur “la vérité” est essentielle et doit se faire dans le respect des personnes, et dans un cadre d’accompagnement. Il met l’accent sur le fait que seul le malade conscient peut décider de recevoir ou non une information, et que la volonté entendue de cacher la vérité au malade risque d’être anxiogène, et compliquer le travail de deuil de la famille.
Le Quotidien du médecin (Dr Bernad Golfier) 29/04/2013