« En 2018, 80 % des stérilets posés en Chine le sont au Xinjiang, qui ne représente que 1,8 % de la population. En 2019, un canton planifie la stérilisation, en un an, de 34 % des femmes en âge de procréer. La même année, quatre préfectures rendent obligatoire un test de grossesse tous les quinze jours, et un autre canton décide que les femmes qui refusent d’interrompre une ″grossesse illégale″ seront envoyées en camps… » Ces informations divulguées par le chercheur allemand Adrian Zenz dans un rapport daté de juin 2020[1], « démontre[nt] à partir des données chinoises que l’Etat-Parti est engagé dans une campagne d’entrave aux naissances d’un groupe ethnique ». « Soit l’un des cinq critères de génocide comme défini par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations unies de 1948 ».
Situé à l’ouest de la Chine, le Xinjiang compte « quelque 25 millions d’habitants, pour moitié issus de minorités ethniques musulmanes ». Mais « depuis 2016, la courbe de naissances dans les cantons à majorité ouïghoure a chuté de manière vertigineuse, tandis que les cantons à majorité han (ethnie majoritaire en Chine) connaissaient des taux de croissance jusqu’à huit fois supérieurs ».
Pour Marie Lamensch, de l’Institut montréalais d’études sur le génocide, « le problème, c’est la puissance de la Chine, qui contrôle de plus en plus d’agences onusiennes, et qui a le soutien de nombreux pays, y compris musulmans. » Mais « des sanctions économiques pourraient avoir de l’effet, estime-t-elle. Il faut amasser des preuves pour d’éventuelles poursuites judiciaires et évoquer clairement le fait que la Chine commet des crimes contre l’humanité. » Ainsi, « l’Alliance interparlementaire sur la Chine (Ipac), lancée le 5 juin, réunit déjà plus de 160 élus de 16 pays qui pourraient faire bouger les choses ». « Nos gouvernements sont très frileux par rapport à Pékin pour des raisons diplomatiques et commerciales, explique André Gattolin, sénateur LREM et coprésident de l’Ipac. Notre mouvement réfléchit à une réponse coordonnée au-delà des clivages politiques et nationaux. La stérilisation de masse fait partie des caractéristiques de processus génocidaire. Nous sommes en train d’étudier la possibilité pour nos pays d’engager une procédure internationale à l’encontre de cette pratique. »
Pour aller plus loin :
Chine : contrôle des naissances Ouïghours pour un « génocide démographique »
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Un portrait robot à partir d’un échantillon d’ADN ?
Les séquenceurs génétiques américains ne serviront pas au fichage génétique de populations chinoises
[1] «Sterilization, IUDs and mandatory birth control, the CCP’s campaign to suppress Uyghur birthrates in Xinjiang», The Jamestown Foundation.
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Libération, Laurence Defranoux (20/07/2020)
Photo : ACasualPenguin de Pixabay