En Chine, le Ministère de la santé publie un projet de loi destiné à stimuler le don d’organes. Soumis à l’avis du public jusqu’à fin juillet, ce projet prévoit notamment la possibilité de donner des organes de proches décédés. Conçu pour lutter contre les enlèvements d’enfants, le projet rend également illégal le prélèvement d’organes sur mineurs.
Cette loi doit permettre de remédier à la pénurie d’organes que connait la Chine depuis l’interdiction en 2015 des prélèvements sur les condamnés à mort exécutés. Même s’il a progressé les 10 dernières années, le nombre de Chinois donneurs volontaires reste limité « car la tradition chinoise veut qu’un mort soit enterré sans mutilation ». Selon l’organisme gouvernemental chargé de l’attribution des organes, il est passé de 34 donneurs volontaires en 2010 à 6 316 en 2018.
Le projet de loi publié mercredi prévoit de très lourdes sanctions pour les médecins, les personnes ou les institutions impliquées dans le trafic d’organes. Mais Matthew Robertson, chercheur à l’Université nationale australienne et spécialisé dans les erreurs médicales en Chine, observe que « des peines existent déjà, mais des hôpitaux continuent (…) d’effectuer un grand nombre de transplantations sans que l’on sache d’où proviennent les organes ». Et selon une étude publiée dans la revue BMC Medical Ethics, la Chine a pratiqué une « falsification systématique » des données en matière de dons d’organes sur la période 2010-2016. Par ailleurs, le pays « est régulièrement accusé par des membres de la secte Falun Gong, interdite dans le pays asiatique, de se livrer à des prélèvements d’organes forcés sur ses adeptes emprisonnés ».
Pour aller plus loin :
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Le Figaro, AFP (06/07/2020) – Le Matin (04/07/2020)