Chine: lancement d’un programme de séquençage de l’ADN des surdoués

Publié le 10 Mar, 2013

 Dans le supplément Science et techno du Monde, Laurent Alexandre, président de DNA Vision, s’interroge sur le lancement, par la Chine, d’ “un grand programme de séquençage de l’ADN des surdoués“, portant sur une cohorte de “deux mille deux cent individus porteurs d’un quotient intellectuel au moins égal à 160“. Ce programme, “réalisé par le Beijing Genomics Institute (BGI), le plus important centre de séquençage de l’ADN du monde“, a pour objectif “de déterminer les variants génétiques favorisant l’intelligence, en comparant le génome des surdoués à celui d’individus à QI moyen“, et sera dirigé par Zhao Bowen, âgé de 20 ans. 

 

Laurent Alexandre explique qu’ “il n’existe bien évidemment pas ‘un gène unique de l’intelligence‘. Nos capacité cognitives dépendent de l’interaction entre de nombreuses séquences de nos chromosomes et l’environnement, notamment intellectuel, dans lequel nous sommes submergés. Le câblage cérébral se construit progressivement par cette alchimie entre le potentiel apporté par nos gènes et l’environnement“. Mais le plan précis de ce câblage cérébral “n’existe pas dans nos chromosomes“. 
L’ADN a pour rôle de “donn[er] à nos neurones une boîte à outils, plus ou moins bonne, leur permettant de bâtir un réseau de connexions plastiques et dynamiques. Le cerveau possède donc la capacité de se recâbler en réaction à l’expérience et se bâtit grâce à un mélange de déterminisme génétique, de réponse à l’environnement et de hasard“. Cependant, “le génome joue […] un rôle fondamental dans la construction de notre cerveau“. Une étude, publiée en 2011 dans la revue Molecular Psychiatry, “évaluait la part génétique de l’intelligence à 50%” chez l’homme. 

 

La recherche des déterminants génétiques de l’intelligence pourrait sembler anecdotique si la technologie permettant de séquencer l’ADN des foetus par simple prise de sang chez la mère n’était pas opérationnelle“. Car avec une telle technique, “certains parents souhaiteront sélectionner les bébés porteurs du meilleur patrimoine neurogénétique“. Laurent Alexandre interroge: “est-ce moralement plus condamnable que de supprimer les foetus porteurs d’un mauvais capital neurogénétique, comme nous le faisons déjà pour 97% des trisomiques 21 dépistés? Et que ferons-nous si les puissances de l’Asie souhaitent asseoir leur hégémonie en optimisant le génome de leurs concitoyens grâce aux manipulations génétique, bientôt au point?

 Le Monde Science et Techno (Laurent Alexandre) 09/03/2013

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