Chine : la politique de l’enfant unique remise en cause

Publié le 24 Mai, 2007

Le Figaro et Libération reviennent sur les manifestations parfois violentes qui ont éclaté dans des villages du canton de Bobai dans le Guangxi contre la politique de contrôle des naissances (cf. Synthèse de presse du 23/05/07). En décembre dernier, le Comité central a reconduit "le travail du Planning familial pour résoudre les problèmes posés par le poids démographique" et sommé chaque province de rendre des comptes.

Critiqués pour la surpopulation de 1,58 millions d’habitants de leur canton, les dirigeants de Bobai ont lancé une campagne de stérilisation et d’avortements forcés. Suivant les consignes internes au parti et à l’administration : "d’ici au mois d’août, chaque fonctionnaire du canton devra avoir atteint deux objectifs : 1/ obtenir d’une personne, homme ou femme, qu’elle subisse la stérilisation ; 2/ collecter au moins 500 yuans au titre des frais de garde sociaux" ("amende renouvelable de 50 euros imposée aux couples contrevenants", selon Le Figaro).

Selon une note publiée par Boxun, site Internet dissident, les "inquisiteurs du canton de Bobai" avaient, à la date du 24 avril, collecté 7,8 millions de yuans et imposé à 17 268 femmes l’une des "quatre méthodes" du Planning familial : l’implantation vérifiée d’un stérilet chez les femmes ayant un enfant de trop, la stérilisation pour les mères de deux enfants et l’avortement déclenché ou chirurgical pour les contrevenantes enceintes.

Le quotidien South China Morning Post mentionne aussi une directive locale demandant à chaque membre du Planning familial d’examiner toutes les femmes et d’imposer une amende de 1 000 yuans à celles qui refuseraient de se prêter à l’examen. Ceux qui ne respecteraient pas la loi "seront imposés et le cas échéant stérilisés".

Faute de vouloir ou pouvoir payer des amendes trop élevées, les familles sont battues, pillées : "les gens du Planning familial étaient comme les Japonais pendant la guerre ils ont tout pris et détruit ce qui restait", raconte un villageois.

Ceux qui dénoncent les dérives de cette politique voulue par Pékin, comme Chen Guang-cheng, condamné à quatre ans et trois mois de prison, sont évincés. D’autres tentent encore de modifier la loi en vigueur, comme Ye Tingfang, député à la Conférence consultative politique (groupe de personnalités en marge du Parlement), qui a soumis une proposition de réforme, "restée lettre morte", au cours de la session de mars.

"La colère des paysans du Guangxi vient, elle, s’ajouter à la facture sociale de l’enfant unique déjà alourdie par le déséquilibre des naissances aux dépens des filles et le vieillissement accéléré de la population chinoise", conclut Libération.

Le Figaro (Jean-Jacques Mével) 24/05/07 – Libération (Pascale Nivelle) 24/05/07

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