L‘autorité britannique pour la fertilisation et l’embryologie humaine (HFEA) a décidé de consulter la population britannique avant de rendre son avis sur la création d’embryons hybrides humains-animaux (cf. Synthèse de presse du 10/01/07). Ces "chimères" seraient obtenues en introduisant le noyau de cellules humaines dans des ovocytes d’animaux, de lapins ou de bovins, énucléés.
Le gouvernement britannique avait, lui, proposé d’interdire la création de ces "chimères". Des scientifiques travaillant sur les cellules souches ainsi que le lobby de l’industrie pharmaceutique et quarante-cinq spécialistes, dont trois Prix Nobel, plaidaient, eux, pour une autorisation immédiate. Selon eux, ces "chimères" permettraient d’avancer dans la recherche de traitements pour certaines maladies dégénératives.
Pour Carine Camby, directrice générale de l’Agence française de biomédecine, la décision de la HFEA est "sage". Pour elle, "la loi de bioéthique de 2004 ne permet pas de répondre de manière précise et explicite à la question de la création de telles chimères". Cette loi interdit la création d’embryons pour la recherche, "sans préciser si ces embryons sont ou non «humains»", ajoute Le Monde. Carine Camby estime donc qu’un tel débat pourrait se tenir aussi en France.
[NDLR : Pour créer des embryons hybrides humains-animaux, les chercheur ont recours à la technique du clonage. La loi de bioéthique française de 2004 interdit explicitement toute forme de clonage humain.]
Le Monde (Jean-Yves Nau, Marc Roche) 13/01/07