Chimères : des souris avec des cellules humaines dans l’intestin, le foie et le cerveau

Publié le 27 Juin, 2025

Deux équipes de scientifiques qui développent des chimères animal-homme ont présenté leurs résultats, non encore été évalués par des pairs, lors de la réunion annuelle 2025 de la Société internationale pour la recherche sur les cellules souches (ISSCR) à Hong Kong. Outre l’équipe chinoise qui a rapporté avoir créé des embryons de porcs chimériques dotés de cœurs « humanisés » (cf. Des embryons chimères de porc avec un cœur composé de cellules humaines), une autre équipe, américaine, indique avoir fabriqué des souris chimériques avec des cellules humaines dans leurs intestins, leur foie et leur cerveau.

Cette équipe est dirigée par le Dr Xiling Shen, de l’université du Texas à Houston, et le Dr Qiang Huang, du Terasaki Institute for Biomedical Innovation à Los Angeles.

Les chercheurs ont tout d’abord utilisé des cellules souches [1] reprogrammées pour cultiver des organoïdes humains de l’intestin, du foie et du cerveau (cf. Organoïdes de cerveau humain implantés dans des animaux : les chercheurs interrogent l’éthique ; Organoïdes : voie prometteuse pour la recherche ou précipice éthique ?). Ils ont ensuite injecté ces organoïdes « directement » dans le liquide amniotique de souris enceintes d’embryons « à un stade précoce ». Par la suite, les organoïdes intestinaux se sont développés dans les intestins, les organoïdes hépatiques dans le foie et les organoïdes cérébraux dans la région du cortex cérébral.

Les souris ont porté les embryons à terme et l’équipe a constaté que les cellules humaines étaient présentes et « fonctionnaient » deux mois après la naissance des souriceaux, « bien qu’en faibles concentrations ». La plus forte concentration a été relevée dans les intestins où 1 % des cellules étaient humaines.

« La raison pour laquelle des cellules ou des organoïdes placés dans l’amnios se retrouvent dans les tissus correspondants reste mystérieuse », a déclaré le professeur Lovell-Badge. Cela pourrait suggérer l’existence d’un mécanisme permettant de réparer des tissus ou aidant à « compenser les problèmes de croissance des tissus » in utero. « Ce serait remarquable », considère le professeur, soulignant toutefois que ces travaux restent à examiner par des pairs et qu’il faudra les comparer aux résultats d’autres équipes.

 

[1] Ils ne précisent pas l’origine des cellules souches : iPS ou embryonnaires (cf. Recherche sur l’embryon : pour quoi ?).

Source : BioNews, Dr Joanne Delange (23/06/2025)

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