« Les manipulations qui porteraient atteinte aux valeurs fondamentales de la dignité humaine et de la vie humaine ne peuvent être acceptées », souligne l’équipe d’experts en bioéthique de la Conférence épiscopale polonaise dans une déclaration du 28 octobre 2019.
Ils réagissaient entre autres, aux travaux visant la création de chimères animal-homme de l’équipe Hiromitsu Nakauchi de l’Université de Tokyo, menés dans le but de cultiver des tissus et des organes humains dans des animaux, avant une transplantation sur un patient. Si pour des raisons éthiques de nombreux pays interdisent l’expérimentation d’embryons chimériques, le Japon les autorise depuis mars dernier (cf. Le Japon autorise la première expérience de chimères animaux-humains).
L’équipe d’experts souligne qu’ « on ne peut pas faire une évaluation morale de la recherche biomédicale uniquement sous l’angle des intentions ou des buts supposés. (….) Toutes sortes d’expériences et de manipulations doivent rester en conformité interne avec la fonctionnalité naturelle des tissus et organes ainsi qu’avec l’orientation structurelle fondamentale de la nature humaine ».
Les experts ajoutent que les chercheurs ne peuvent ignorer les risques inhérents à ces manipulations, et notamment :
- le développement incontrôlé de tissus humains dans le corps animal (y compris des tissus aussi spécifiques que les neurones et les gamètes humains),
- le transfert involontaire de cellules animales dans le corps du receveur,
- le risque de nouvelles transmissions de maladies animales à l’homme,
- les risques de maltraitance animale.
Face à la pénurie des dons d’organes, les experts épiscopaux invitent à préférer aux « méthodes risquées et moralement douteuses », une amélioration de l’information portant sur l’accès aux registres des donneurs et sur la possibilité, du vivant ou post-mortem, de don de tissus et d’organes.
Pour aller plus loin :
- Chimères animal-homme : « Une folie menée au nom de la liberté de la recherche »
- Chimères porc-homme : un essai annoncé au Japon
- Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique
- Stanford University : cultiver des organes humains…dans des porcs
Zénit, Paweł Rytel-Andrianik (05.11.19)