« C’est parce que l’avortement est devenu un tel enjeu politique que nous ne pouvons pas avoir une véritable conversation à ce sujet », affirme Narelle, conseillère familiale. Pourtant le deuil post-avortement est « vraiment réel » (cf. Un « congé maternité », même quand l’enfant n’est pas là). « Quand j’ai avorté, j’ai avorté ma maternité, parce que je n’ai jamais eu d’enfants [après cela] », témoigne Marie qui n’a jamais pu avoir d’enfant après son avortement en 1979.
« C’est un processus assez physique, vous êtes toujours très conscient que votre corps avorte », témoigne Jessie O’Brien qui a avorté sa deuxième grossesse. Elle venait de commencer un nouvel emploi (cf. La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter). « J’ai eu trois filles et maintenant je me demande toujours si c’était mon fils. Je me demande si c’était un garçon. Mais je ne le saurai jamais. »
« C’est une chose tellement complexe, c’est vraiment difficile à traduire en mots… c’est presque comme si plus le temps passe, plus c’est profond », ajoute Sarah. A 24 ans, elle a d’abord été soulagée, « simplement parce que les nausées matinales avaient disparu ». Mais depuis, elle explique avoir « beaucoup de regrets ».
Amanda qui a avorté quatre fois après une fausse couche et la naissance de sa première fille à 28 semaines de grossesse, explique avoir « ressenti un vide dès la première fois. ». Il y a urgence à ce « qu’il y ait de l’information et de la transparence sur ce que cela peut entraîner… ce qui peut arriver après, ce que vous pouvez ressentir, comment cela peut vous affecter », estime-t-elle.
Source : ABC, Bec Whetham (10/07/2021)