Cellules souches : enquête sur les escroqueries

Publié le 2 Fév, 2012

Dans son édition du 28 janvier 2012, Le Monde a publié un article sur la multiplication, dans certains pays, de cliniques privées vendant abusivement des thérapies cellulaires douteuses en s’appuyant sur des législations imprécises ou inexistantes. Ces pratiques illégales alimentent un important tourisme médical, prospérant sur le désespoir de malades prêts à payer cher contre une promesse de guérison. La publicité mensongère n’est pas toujours facile à repérer car les praticiens escrocs se fondent souvent sur des recherches préliminaires bien réelles bien que non abouties ni validées scientifiquement. Plusieurs pays essaient actuellement de mettre fin à ces escroqueries.
C’est le cas de la Chine où de nombreux établissements profitent d’un vide juridique pour proposer à prix fort des thérapies par cellules souches,  pourtant non autorisées. Devant l’ampleur du phénomène, Pékin a mis un coût d’arrêt à ces pratiques douteuses, le 10 janvier dernier, en interdisant les essais cliniques n’ayant pas reçu d’autorisation gouvernementale (Cf. Synthèse de presse du 13/01/12). Selon Deng Hongkui, chercheur au Laboratoire d’étude des cellules souches et de biologie régénératrice de l’université de Pékin, ce tourisme médical non régulé risque de décrédibiliser la recherche chinoise, pourtant proche des standards internationaux dans ce domaine de recherche récent.
 
Des entreprises peu scrupuleuses ont aussi sévi en Europe. Ouverte en 2007, la clinique XCell en Allemagne a attiré de nombreux malades avant de fermer en avril 2011 après le décès d’un enfant de 18 mois, en août 2010. Celui-ci avait été victime d’une hémorragie cérébrale après injection dans le cerveau de cellules souches issues de sa moelle osseuse. Deux autres enfants avaient de la même façon été victimes de graves hémorragies mais avaient pu être sauvés (Cf. Synthèse de presse du 03/12/10). Ces incidents se sont produits en dépit des mises en garde, dans un communiqué de juin 2009 de la Société allemande de neurologie (DGN) et la Société allemande de Parkinson (DGP) sur les effets secondaires dangereux de telles pratiques.
Le Monde évoque également la compagnie suédoise Zandcell, dont les activités ont lieu au Mexique. Michael Zand, son fondateur, livre très peu d’informations sur ses activités fondées, explique-t-il, sur l’usage de cellules souches de placenta. Il se vante pourtant d’avoir pris en charge "plus de patients que les Chinois" et a le projet d’ouvrir une autre clinique dans le Golfe persique.
En France, le Dr Marc Peschanski affirme que "cela fait vingt ans qu’on se bat contre ces pratiques […]". Si la législation française protège de l’implantation d’établissements douteux, certains chercheurs déplorent les décisions de l’Afssaps, considérées comme frileuses et freinant l’innovation. Complexe, le cadre réglementaire concernant les produits de thérapie cellulaire est actuellement en train d’évoluer en France conformément au règlement européen de 2007.

Bulletins Electroniques Allemagne (Claire Cécillon) 01/12/10

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