Cellules souches embryonnaires : autorisation du 1er essai clinique en Europe

Publié le 21 Sep, 2011

Le 22 septembre 2011, l’entreprise de biotechnologie américaine Advanced Cell Technology (ACT) a annoncé le prochain lancement du premier essai clinique réalisé en Europe à partir de cellules souches embryonnaires humaines (Cf. Synthèse de presse du 22/11/10). Autorisé par l’Agence britannique de régulation des médicaments (MHRA) et le Comité de conseil sur la thérapie génique, cet essai vise à trouver un traitement pour la maladie de Stargardt, une forme de dégénérescence maculaire entrainant la cécité chez des personnes jeunes. Il aura lieu au Moorfields Eye Hospital de Londres.

En novembre 2010 aux Etats-Unis, ACT avait déjà effectué un premier essai clinique, pour la même pathologie, à partir de dérivés de cellules souches embryonnaires humaines. Deux patients américains y avaient participé. "Nous sommes très contents des résultats et nous sommes en train de programmer deux nouveaux essais sur deux autres patients", affirme Bob Lanza, responsable scientifique du laboratoire ACT.

En Europe comme aux Etats-Unis existe un important débat sur l’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines pour la recherche de traitements. Ces cellules sont en effet issues de l’embryon humain dans les premiers jours de son développement et leur collecte implique la destruction de ce dernier.

Dans une tribune libre du Quotidien du médecin, le Pr Claude Huriet revient sur la découverte du Pr Luc Douay et son équipe qui sont parvenus à produire du sang à partir de cellules souches adultes (Cf. Synthèse de presse du 02/09/11). Il estime que celle-ci va mettre fin aux affrontements qui opposent, dans le champ de la médecine régénérative, les partisans de l’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines et ceux qui travaillent sur des cellules souches adultes et des cellules souches pluripotentes induites (iPS). Cette seconde voie, écrit le Pr. Huriet, "était récusée par des chercheurs dont les propos, souvent agressifs, relayés par les médias, étaient plus marqués par des considérations idéologiques que fondés sur une argumentation scientifique objective. (…) Vingt ans après, alors que les recherches sur les cellules embryonnaires ont montré leurs limites dans leur utilisation thérapeutique, ce sont les cellules souches adultes qui sont désormais "les cellules de l’espoir" ". Ces oppositions entre chercheurs en France ont eu pour "conséquence indirecte de retarder, dans notre pays, la prise de conscience de l’intérêt des cellules de sang placentaire, désormais avéré". Le Pr Huriet note que les résultats actuels confirment clairement "la maîtrise acquise par les chercheurs en matière de reprogrammation des mécanismes de la division cellulaire". Ils font aussi apparaître que "si les innovations dans le domaine des sciences de la vie suscitent des réflexions éthiques souvent considérées comme des freins à l’innovation, il arrive parfois que les questionnements éthiques stimulent l’imagination des chercheurs et soient finalement à l’origine de progrès ! Qui s’en plaindrait ?", interroge-t-il.

AFP 22/09/11 – Le Quotidien du médecin.fr 22/09/11

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