Des chercheurs japonais dirigés par le Pr Hideyuki Okano ont montré, sur des souris atteintes de lésions à la moelle épinière, qu’une greffe de neurosphères, dérivées de cellules iPS, écartent le risque de cancérisation. Ils ont également réussi à régénérer les fonctions locomotrices de ces souris.
Avec son équipe, le Pr Hideyuki Okano était parvenu, récemment, à produire des neurones, des astrocytes et des oligodendrocytes fonctionnels in vitro, à partir de neurosphères dérivées de cellules iPS exprimant le gène Nanog. Clones cellulaires poussant en suspension, les neurosphères dérivent de cellules souches neuronales. Les chercheurs japonais ont défini chez la souris un clone non tumorogène, c’est-à-dire sans risque de cancer, appelé 38C2, qui exprime le gène Nanog. Pour se faire, ils ont reprogrammé ces neurosphères transplantées à des souris par l’introduction de quatre facteurs à partir de fibroblastes embryonnaires de souris. Ils ont ensuite testé ce clone sans risque sur des souris atteintes de lésions à la moelle épinière, et ils ont obtenu des résultats intéressants : 9 jours après la création des lésions, les neurosphères implantées se sont différenciées en chacune des lignées neurales – neurones, astrocytes et oligodendrocytes – sans que des tumeurs se forment. 42 jours après la formation des lésions, les souris étaient redevenues "capables de redresser le tronc et avaient un score d’évaluation des fonctions locomotrices significativement amélioré par rapport aux animaux contrôles transplantés par des fibroblastes adultes".
Ces travaux montrent qu’une soigneuse sélection de chaque clone de cellules souches progénitrices neurales, dérivées de cellules iPS, pourrait être une voie intéressante pour développer des thérapies de transplantation de la moelle épinière.
Référence : Therapeutic potential of appropriately evaluated safe-induced pluripotent stem cells for spinal cord injury, 06/07/10. Voir aussi ici.
Le Quotidien du médecin (Dr. Bernard Golfier) 12/07/10