Dans un communiqué publié hier, la Haute Autorité de Santé (HAS) émet des réserves sur l’efficience des médicaments Car-T cells qui ont obtenu des AMM (autorisation de mise sur le marché) en 2018. Ces traitements novateurs consistent à prélever des lymphocytes du patient, à les modifier génétiquement puis à les réinjecter au patient pour qu’elles luttent spécifiquement contre des cellules cancéreuses.
Les deux médicaments qui ont obtenu une AMM[1] l’année dernière sont Kymriah[2] et Yescarta[3]. Si la HAS avait émis un avis favorables pour leur remboursement, « la Commission d’évaluation économique et de santé publique a exprimé de nombreuses réserves sur l’efficience de ces spécialités : le coût est très élevé, et les incertitudes sur le prix à payer pour obtenir un bénéfice clinique sont nombreuses. L’efficience de Kymriah® n”est pas démontrée et le ratio différentiel coût-résultat de Yescarta® est estimé à 114 000 euros par année de vie ajustée sur la qualité de vie, comparativement à la prise en charge actuelle », détaille le communiqué de la HAS.
De plus la difficulté d’identifier les patients chez qui le traitement fonctionnera vient s’ajouter à lourdeur logistique de sa mise en œuvre, en termes d’encadrement et de surveillance spécifique, le risque d’effets indésirables imposant la proximité d’une unité de réanimation. « Ces conditions d’organisation ont des conséquences sur le coût global de ce traitement » explique la HAS.
Le Généraliste, Dr Nicolas Evrard (27/05/2019) – CAR-T cells : la HAS favorable au remboursement mais réservée sur leur efficience