Canada : une formation pour « standardiser » l’euthanasie

14 Sep, 2023

Au Canada, un programme de formation sur l’« aide médicale à mourir » (AMM) mis au point par l’Association canadienne des évaluateurs et prestataires de l’AMM (ACEPA)[1] a été salué par le Gouvernement. Annoncé l’année dernière, il s’agit du « premier programme de formation exhaustif, agréé à l’échelle nationale ». Jusqu’en 2026, les infirmiers praticiens et les « médecins autorisés » pourront le suivre sans frais, « peu importe leur niveau d’expérience ».

Organisé en modules, ce cours « vise à former de nouveaux praticiens et de nouvelles praticiennes de l’AMM, à accroître les compétences de ceux et celles qui ont déjà de l’expérience dans le domaine de l’AMM et à favoriser la mise en place d’une démarche standardisée d’évaluation et de prestation des soins en appui aux personnes qui offrent des services d’AMM ».

Anticiper la loi

Les sujets couverts vont des « fondements de l’AMM au Canada », qui incluent « une introduction aux enjeux éthiques », à la « gestion efficace des cas complexes », en passant par l’« évaluation de l’aptitude et de la vulnérabilité » (cf. Canada : une étude de Cambridge alerte sur l’”aide médicale à mourir”). Devançant la mise en œuvre de la loi [2] (cf. « Aide médicale à mourir » : les médecins québécois rappelés à l’ordre), la « pratique clinique auprès des personnes atteintes de troubles mentaux qui demandent l’AMM » est également traitée.

« Soutenir nos professionnels de la santé tandis qu’ils se préparent à la prochaine étape de l’admissibilité à l’AMM est essentiel », a déclaré Ya’ara Saks, ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé. Au mois de mars, le Gouvernement avait déjà publié des normes tenant compte du cadre règlementaire à venir (cf. « Aide médicale à mourir » au Canada : des normes en avance sur les lois).

« Réduire la détresse » et « favoriser la satisfaction professionnelle »

Un des modules vise à « aider le personnel clinicien à discuter des objectifs de soins en général ainsi que, plus particulièrement, de la possibilité de recours à l’AMM comme option de fin de vie ». Jusqu’à l’incitation au suicide ?

Le dernier sujet exploré par la formation est « réflexion et résilience ». Il s’agit de « ressources, des pratiques et des modèles » pour « réduire la détresse, améliorer la concentration, préserver la résilience et favoriser la satisfaction professionnelle ». Le praticien ne sort donc pas indemne d’avoir administré la mort ? (cf. Claire Fourcade : « Je suis médecin, la mort n’est pas mon métier »)

 

[1] Ou en anglais : Canadian Association of MAiD Assessors and Providers (CAMAP)

[2] A partir du 17 mars 2024, les personnes « dont le seul problème médical est une maladie mentale » seront autorisés à accéder à l’euthanasie.

Photo : iStock

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