Fin décembre, le ministère fédéral de l’emploi et du développement canadien a modifié ses critères de financement du programme « Emploi Eté Canada », qui « permet aux organismes sans but lucratif, aux petites entreprises et aux employeurs du secteur public d’avoir accès à des subventions pour embaucher à temps plein pendant l’été des jeunes de 15 à 30 ans ». Suite à la révélation par les médias que des structures « pro-vie » avaient bénéficié de fonds publics grâce à ce programme, le nouveau processus de demande de subventions « impose de reconnaitre les ‘droits sexuels et reproductifs des femmes’ ainsi que ‘l’accès à des avortements sûrs et légaux’ ». A défaut de « cocher cette attestation, la demande ne sera même pas prise en considération ».
Ces nouvelles « exigences » ont soulevé « une levée de boucliers » de la part de divers organismes catholiques. La conférence des évêques du Canada estime qu’il s’agit d’un « affront à la liberté de conscience et de religion ». Elle considère que « l’obligation d’appuyer les ‘droits reproductifs des femmes’ privera de subventions une foule d’organismes sans but lucratif qui offrent des services dans les communautés ». D’ores et déjà, un organisme « pro vie » de Toronto, Right to life Association of Toronto and Area, a porté l’affaire en justice pour « faire déclarer contraire à la Charte des droits le nouveau processus d’attribution des subventions introduit par Ottawa ».
Le Devoir, Isabelle Paré (12/01/2018)