En Californie, le suicide médicalement assisté est autorisé depuis trois ans, mais nombreux sont les hôpitaux et les médecins qui refusent de le proposer à leurs patients. « Nous avions entendu dire de manière anecdotique et aux informations que des patients avaient du mal à obtenir ces médicaments, explique Cindy Cain, professeur de sociologie à l’Université de l’Alabama aux Etats-Unis, nous ne savions pas combien d’hôpitaux permettaient cette pratique, alors nous avons réalisé un sondage. Nous avons été surpris par les résultats. Le nombre d’hôpitaux refusant était plus important que nous ne le pensions ».
Cette enquête[1] a interrogé 270 hôpitaux californiens, sur une période allant de septembre 2017 à mars 2018. La question portait sur l’application de la loi EOLOA (End Of Life Option Act), en vigueur depuis le 9 juin 2016[2], qui permet aux adultes vivant en Californie de demander une ordonnance pour des médicaments létaux s’ils sont en phase terminale. Les résultats de l’enquête indiquent que 164 hôpitaux, soit 61 %, interdisent aux médecins de rédiger des ordonnances de fin de vie « et interdisent aux médecins affiliés d’aider les patients à les obtenir », alors que 106 hôpitaux seulement, soit 39 %, les y autorisent.
L’enquête a montré par ailleurs que les hôpitaux autorisant EOLOA étaient plus souvent des hôpitaux laïques, à but non lucratif, avaient plus souvent une unité de soins palliatifs, et proposaient généralement des formations fin de vie aux médecins. En 2017, 374 patients sont décédés par suicide médicalement assisté, ce qui représente, 13,5 décès sur 10.000.
[1] Enquête publiée dans JAMA Internal Medicine.
[2] Cf. La Californie rétablit la loi controversée sur le droit de mourir
Reuters, Linda Carroll (08/04/2019)