Biologie, génétique, médecine sont des domaines auxquels Google ne cesse de s’intéresser depuis une dizaine d’années, selon Laurent Alexandre, président de DNAVision une société de séquençage du génome, dans une interview accordée au Figaro Magazine qui consacre un dossier aux fondateurs de la société.
Google a créé 23andMe, une société qui décrypte le génome de ses clients, s’intéresse à la sélection d’embryons et qui est dernièrement parvenue à “faire breveter une méthode de sélection des gamètes de donneurs fondée sur des calculs génétiques complexes réalisés par ordinateurs” (Cf Synthèses de presse Gènéthique du 9/06/2008 et du 04/10/2013). Aujourd’hui, il lance Calico, une société de biotechnologie. Avec elle, Google “se donne vingt ans pour augmenter l’espérance de vie d’une vingtaine d’années“, avec “pour objectif plus lointain de ‘tuer la mort’ ” précise Laurent Alexandre.
L’atout de Google selon lui : le fait que ni la recherche, ni l’industrie pharmaceutique “n’ont cherché à augmenter l’espérance de vie des gens qui n’étaient pas malades“. Et au regard des résultats de laboratoire sur la régénérescence de cellules du cerveau notamment réalisées sur des souris, “cela ne semble pas délirant“, ajoute Laurent Alexandre.
Qu’est-ce qui motive Google à aller si loin? Le transhumanisme, répond Laurent Alexandre, et les dirigeants de Google en sont les “principaux propagateurs“. Pour lui, le transhumanisme “c’est vouloir rallonger l’espérance de vie et, pourquoi pas, atteindre l’immortalité, développer une intelligence artificielle supérieure à l’intelligence humaine et brancher l’intelligence artificielle sur le cerveau humain“. Ainsi, “la lutte contre la mort“, conclut-il, “c’est Calico“.
Le Figaro Magazine (Christophe Doré) 13/06/2014