Après l’autorisation accordée le 10 août dernier aux scientifiques par l’autorité nationale de biosécurité du Burkina Faso de lâcher jusqu’à 10 000 moustiques génétiquement modifiés, les chercheurs ont annoncé ce mercredi avoir reçu l’accord du gouvernement pour que l’opération ait lieu à tout moment de cette année ou de l’année suivante. Cette opération intervient dans le cadre des actions visant à éliminer le paludisme de la région en ayant recours à la bio-ingéniérie.
Ces moustiques, contrairement à leurs homologues « génétiques », ne sont pas destinés à avoir un impact durable sur la population d’insectes, ils sont affectés d’une mutation qui rend les mâles stériles. La plupart des spécimens qui seront relâchés seront des mâles, mais 1% d’entre eux pourraient cependant être des femelles, seules de l’espèce à piquer. Tous les moustiques modifiés qui seront libérés sont également plus faibles que les moustiques naturels et devraient mourir en quelques mois.
Ces opérations doivent se faire avec l’accord des populations qui vivent dans les zones infestées. En mai 2018, six chefs du village de Bana, dans l’ouest du pays, ont donné leur accord au projet. Ils viennent d’être informés de l’accord gouvernemental et devraient être les premiers ce mois-ci à faire l’expérience de ces nouveaux moustiques. Ce sera la première fois qu’un animal génétiquement modifié est libéré dans la nature en Afrique. De tels moustiques ont déjà été relâchés au Brésil et aux îles cayman.
Pour aller plus loin : Vers un lâcher de moustiques génétiquement modifiés au Burkina Faso ?
Stat, Ike Swetlitz (05/09/2018)