Philippe Meyer, professeur à Necker-Enfants malades, professeur à l’unité de bioéthique du centre de médecine moléculaire de Berlin et membre de l’Institut Berlin-Brandenburg pour la collaboration franco-allemande en Europe, revient dans le Figaro sur l’éclatement de la bioéthique en Europe.
Il rappelle que la culture européenne issue de la pensée gréco-romaine et des religions judéo-chrétiennes a réussi à unir les peuples européens sur la base d’une « reconnaissance démocratique des droits individuels et d’une solidarité entre hommes ».
Cependant « malgré la reconnaissance de valeurs éthiques fondamentales identiques, héritées d’un fond philosophique commun, des particularismes nationaux persistent encore ». Ainsi ces différences sont-elles particulièrement importantes dans le domaine de la bioéthique.
Si « la sacralisation de l’être humain est universelle, des divergences considérables de la médecine de la naissance et de celle de la mort existent dans les pays européens » explique t-il. Il étaye son propos par des comparaisons entre pays sur des sujets tels que le statut de l’embryon, l’interruption volontaire de grossesse, la recherche sur l’embryon ou l’euthanasie.
« Les disparités de la bioéthique peuvent faire concevoir qu’elles menacent l’éthique générale de la nouvelle unité européenne » dénonce t-il avant d’ajouter « tout européen a le droit à la même attention et à la même mort ».