Bientôt le premier essai clinique de greffe de peau bio-imprimée

Publié le 20 Fév, 2020

A l’hôpital de la Conception à Marseille une bio-imprimante 3D permet de fabriquer de la peau humaine à partir d’un simple prélèvement de cellules. Cette machine a été conçue par Poietis, une start-up bordelaise (cf. Impression 3D de tissus humains : La vision de Poietis). Le 20 janvier dernier, Poietis a signé un partenariat de collaboration avec l’AP-HM (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille). L’objectif des deux partenaires est de préparer le premier essai clinique (Phase I de Médicaments de Thérapie Innovante) d’une peau bio-imprimée, à greffer sur l’Homme, en accord avec la règlementation européenne.

 

Dans quelques mois, les premiers patients vont donc tester cette nouvelle technologie de greffe de peau, évitant les grands prélèvements. L’imprimante fait la taille d’une petite armoire. Des écrans permettent d’observer les cellules. Les patients sont prélevés d’un minuscule bout de peau, puis ces cellules sont préparées, cultivées en laboratoire et placées dans l’imprimante 3D. 40 jours plus tard, il en sort un morceau de peau de 40 cm. « On charge l’imprimante avec ces cellules qui les met dans une sorte d’encre faite principalement de collagène, ensuite elle les assemble couche par couche de manière très précise pour fabriquer une peau qui ressemble le plus possible à une peau normale », explique Florence Sabatier, responsable de l’unité de thérapie cellulaire à l’APHM. « C’est une des technologies les plus puissantes qu’il soit », ajoute-t-elle. Pour le Dr Casanova, qui s’occupe des grands brûlés de l’hôpital de Marseille, c’est « la peau la plus proche en terme de constitution, d’architecture et d’agencement cellulaire de la peau humaine ».

 

Les premiers concernés par les greffes de peau sont les grands brûlés, mais aussi toutes les personnes ayant subi une perte de substance cutanée « que ce soit à la suite d’un traumatisme, d’un accident ou d’un cancer de la peau ».

 

Poietis, créée en 2014 (cf. Impression 3D des fragments de peau), vend déjà des follicules pileux à L’Oréal et des tissus de foie au groupe pharmaceutique Servier. Depuis bientôt deux ans, la start-up commercialise aussi un modèle de peau humaine bio-imprimée, Poieskin, qui permet d’évaluer les ingrédients cosmétiques ainsi que les produits finis.

 

L’ambition de Poietis est de « placer une bioimprimante dans chaque hôpital afin de permettre la production de tissus personnalisés et améliorer la prise en charge des patients en attente d’une greffe » a déclaré le Dr Fabien Guillemot, fondateur et président de Poietis. « L’aboutissement de ce projet ouvrira la voir à des applications importantes de la bio-impression dans le domaine médical ». « Nous sommes ravis d’engager ce partenariat avec les équipes de l’AP-HM qui disposent d’une expertise reconnue au niveau international en réparation cutanée et pour la conduite d’essais cliniques de médicaments de thérapies innovantes » a ajouté Bruno Brisson, co-fondateur et Directeur Business Development de Poietis.

 

Pour aller plus loin :

Vers la bio-impression 3D d’organes humains fonctionnels ?

Impression 3D d’organes humains : un pas en avant

Impression 3D : De la peau fonctionnelle pour les grands brûlés ?

Europe1, Nathalie Chevance (19/02/2020)

Primante3D, Alexandre Moussion (06/02/2020)

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