Belgique : toujours plus d’euthanasies en 2022

27 Fév, 2023

Selon les chiffres publiés en février par la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE), 2 966 euthanasies ont été déclarées en Belgique en 2022, soit 9,85% de plus qu’en 2021.

A ces euthanasies « officielles », comme le souligne l’Institut européen de bioéthique, il convient d’ajouter environ 25 à 35% d’euthanasies non déclarées selon les estimations de différentes études (cf. Belgique : malgré la légalisation, un tiers d’euthanasies non déclarées). Les euthanasies représentent ainsi désormais 2,5% des décès déclarés en Belgique, contre 2,4% l’an passé.

Quelques déclarations de patients venus de l’étranger

70,4% des dossiers sont rédigés en néerlandais, mais les déclarations francophones ont fortement augmenté, passant de 693 en 2021 à 877 en 2022. L’année dernière, selon les données officielles, 61 patients résidant à l’étranger sont venus se faire euthanasier en Belgique. La plupart (53) venaient de France. Le lieu de résidence n’étant pas une donnée obligatoire, il est toutefois difficile de savoir précisément ce qu’il en est.

Le cancer est la cause invoquée dans la majorité des euthanasies (59,9% des déclarations). Les polypathologies viennent ensuite (19,6% des euthanasies). Pour près de la moitié d’entre elles, le décès n’était pas attendu à brève échéance. En pratique, les polypathologies sont la conjonction de différents maux comme par exemple la baisse de la vue ou de l’audition, la polyarthrite ou l’incontinence, précise l’Institut européen de bioéthique. 26 déclarations concernent par ailleurs des affections psychiatriques (cf. Un nombre croissant de patients psychiatriques ou déments euthanasiés en Belgique) et 42 des troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer.

Dans 82,7% des euthanasies, le décès était attendu à brève échéance d’après les médecins. 0,6% des patients étaient inconscients et avaient fait une déclaration anticipée.

Plus d’euthanasies en maison de repos et de soins

A peu près autant d’hommes (50,4%) que de femmes (49,6%) ont été euthanasiés en 2022. 69,9% des patients euthanasiés étaient âgés de plus de 70 ans et 42,2% d’entre eux avaient plus de 80 ans, mais 1,2% avaient toutefois moins de 40 ans. Il n’y a par contre pas eu de déclaration concernant des mineurs en 2022.

Même si leur part diminue légèrement, les euthanasies ont été majoritairement pratiquées à domicile (50,5%) (cf. Belgique : plus de la moitié des euthanasies ont lieu à domicile). La part de celles qui sont pratiquées en maison de repos et de soins continue en revanche d’augmenter pour atteindre désormais 16,4%.

En 2022, aucun dossier n’a été transmis au procureur du Roi. Ce qui est peu surprenant puisque le contrôle de la commission n’a lieu que sur la base de la déclaration des médecins, sans que les informations transmises ne soient vérifiées (cf. Les dérives inquiétantes de la pratique de l’euthanasie en Belgique ; Euthanasie : Une première condamnation de la Belgique par une juridiction internationale).

Cette année encore, la Belgique continue de s’éloigner de la « solution d’exception » initialement prévue par la loi. La pratique de l’euthanasie se banalise toujours un peu plus (cf. Euthanasie en Belgique : de l’acte exceptionnel à la banalisation). Jusqu’où ira-t-elle ?

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