Suite à une euthanasie au mois de juin dans le service de soins palliatifs du CHR Sambre et Meuse en Belgique, « une enquête a été ouverte pour assassinat ». Dans l’attente des conclusions, le médecin qui a réalisé l’euthanasie a été suspendu. Un second médecin du centre hospitalier “est visé par l’instruction”: le docteur Jasmina NGuyen, signataire du second avis favorable pour l’euthanasie: elle est “parente du patient euthanasié”, et pourrait être “partie intéressée à la succession du défunt”.
La fille du patient euthanasié avait, en juin, « introduit un recours en urgence devant le tribunal des référés de Liège pour repousser la date fatidique », estimant que « son père n’était pas en mesure de donner son consentement ». Mais alors que le juge avait demandé une expertise psychiatrique du patient, le médecin l’a euthanasié sans délai, estimant pour sa part que sa « volonté de mourir était consciente, répétée, sans pression extérieure » et sa souffrance « trop grande ». Il avait par ailleurs obtenu deux autres avis médicaux favorables, conformément à la loi, mais dont l’un provenait du docteur NGuyen, parente du défunt.
L’enquête est en cours. La direction de l’hôpital « estime que le médecin incriminé a respecté la législation sur l’euthanasie ».
Pour l’Institut Européen de Bioéthique, la multiplication des “cas d’euthanasies suspectes” sur laquelle la justice belge est amenée à se pencher devrait “inviter les médecins pratiquant l’euthanasie à davantage de prudence”.
RTBF, François Louis (22/10/2019)
Institut Européen de Bioéthique (25/10/2019) – Dossier d’euthanasie mis à l’instruction pour assassinat : deux médecins du CHR de Namur sont visés