Belgique: les évêques s’opposent à un élargissement de la loi sur l’euthanasie

Publié le 6 Mar, 2013

 En Belgique, à l’heure où se déroulent les auditions d’experts à propos de l’extension de la loi sur l’euthanasie aux mineurs et aux personnes en état de démence (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 21 février 2013), les évêques Belges lors d’une conférence de presse, “ont souhaité, mardi 6 mars, faire entendre leur point de vue ‘à titre de participation au débat public’ “. 
Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles précise qu’en 2002, “le principal argument pour rendre acceptable cette dépénalisation était ‘la liberté de l’individu à disposer de soi’ ” et aujourd’hui, poursuit-il, il est de nouveau “plaid[é] […] en faveur de l’extension de cette liberté“. Pour l’archevêque de Malines-Bruxelles, “l’introduction de l’euthanasie, loin de limiter ses effets au seul individu qui la réclame, modifie dans toute la société le rapport fondamental à la vie et à la mort; elle mine la solidarité vitale de tous les citoyens avec les personnes souffrantes” et “met également toute la profession médicale sous pression“. 

 

Concernant la proposition d’étendre la loi sur l’euthanasie aux mineurs, “les évêques jugent qu’il est étrange [que les mineurs] soient considérés comme légalement incapables de certains actes, par exemple de se marier, mais tout à coup ils seraient suffisamment mûrs pour se donner la mort”. 

 

A propos de l’extension de la loi aux personnes démentes Mgr Léonard précise qu’il “paraît risqué de déléguer à d’autres, par un ‘testament de vie’ à long terme [i.e: les déclarations anticipées], la faculté de ‘décider à notre place, quand nous serons déments’ “, de procéder à notre euthanasie“. Le Dr Catherine Dopchie, oncologue et responsable d’une unité de soins palliatifs, précise lors de cette même conférence de presse: “si la déclaration anticipée de demande d’euthanasie est à durée illimité pour la ‘perte de conscience de soi’, l’euthanasie sera pratiquée sur base du document, sans connaître le vécu de la personne à ce moment-là“. 

 

Pour Mgr Léonard, “plutôt que de résoudre la question du ‘bien mourir’ en laissant chacun organiser […] sa ‘sortie de scène’, ne serait-il pas plus humain d’être tous solidaires de l’épreuve de chacun, en posant sur lui un regard qui confirme sa dignité et en cherchant activement à diminuer la souffrance qui l’accable?“. 

Pour les évêques Belges, les soins palliatifs sont l’alternative à l’euthanasie. Mgr Léonard explique: “Notre position ne signifie pas ‘faire le choix de la souffrance’, qui comme telle, est destructrice, ou nier l’existence de la liberté individuelle. Nous proposons positivement l’option pour des soins palliatifs toujours plus performants et éloignés de tout acharnement thérapeutique. Et nous soutenons, tout aussi positivement, le primat de la ‘liberté solidaire’ sur la liberté prétendument ‘solitaire’, mais, finalement si contraignante pour autrui“. 

 

 La Croix (Raphaëlle d’Yvoire) 07/03/2013 – dhnet.be 07/03/2013

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