Belgique : les euthanasies en hausse, les prélèvements d’organes aussi

3 Fév, 2025

En 2024, 3,5% des 112.100 décès recensés en Belgique font suite à une euthanasie. Alors que les chiffres officiels doivent être publiés mi-février, les données de l’UZ Leuven et d’Eurotransplant indiquent que les prélèvements d’organes sont aussi en hausse. L’année dernière, 13 Belges ont accepté de donner « un ou plusieurs organes » après leur euthanasie.

Une pratique peu courante

La Belgique a autorisé l’euthanasie en 2002, après les Pays-Bas. En 2005 avait lieu la « première transplantation d’organe au monde après une euthanasie ». Ce n’est qu’en 2012 que les Pays-Bas l’ont autorisé.

Outre ces deux pays, seuls l’Espagne, le Canada et certains Etats australiens autorisent cette pratique dans le monde (cf. Espagne : 334 euthanasies en 2023 et 172 organes prélevés).

L’éligibilité au don d’organes après une euthanasie en Belgique concerne uniquement les patients atteints de maladies neurologiques ou « souffrant de souffrances psychiques insupportables ».

De futurs élargissements ?

Vendredi dernier, un accord a été trouvé pour le nouveau gouvernement fédéral. En matière de fin de vie, il prévoit « d’envisager d’élargir la déclaration anticipée aux personnes devenues incapables de donner leur consentement en raison d’une démence » (cf. Euthanasie : vers un nouveau changement de la loi belge ?).

Cette perspective intervient alors que la Commission de contrôle est déjà débordée. « La commission recevait quelque 350 déclarations par an lorsqu’elle a été instituée. Aujourd’hui, c’est quasiment 350 par mois. On est toujours au bord de la rupture », prévient sa présidente Jacqueline Herremans (cf. Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie est débordée).

Et de nouveaux types de demandes émergent. « Il y en a qui m’ont dit : “Je ne m’en sors plus financièrement” », témoigne le Dr De Locht. Un motif aujourd’hui irrecevable pour une euthanasie mais Pascale Favre, médecin et philosophe, alerte : « La pression est plus forte sur cette catégorie de personnes. Évidemment que si on n’est pas bien pris en charge, on va demander plus facilement à mourir parce qu’évidemment, personne ne veut souffrir » (cf. Handicap, dépression, pauvreté: l’aide médicale à mourir se généralise au Canada).

 

Sources : Le Spécialiste, Belga (30/01/2025) ; RTL Info, Corentin Simon et Gaëtan Lillon (02/02/2024) ; RTL Info (01/02/2025)

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