Belgique : les chiffres de la PMA

Publié le 13 Sep, 2010

L’Institut européen de bioéthique a publié un dossier sur la procréation médicalement assistée en Belgique. Outre des données chiffrées, ce dossier interroge sur l’impact sociétal et éthique de ces techniques. Chaque année en Belgique, 10 000 couples suivent une PMA (dont 3700 venus de l’étranger), et 3000 enfants naissent via une procréation assistée.

Permissive, la loi du 6 juillet 2007 ne pose aucune limite particulière à la PMA si ce n’est des prescriptions relatives à l’âge de la donneuse de gamètes ou de la femme qui recevra l’embryon, et l’interdiction de certaines pratiques eugéniques ou mercantiles. Accessible à tous en dehors de ces quelques prescriptions, la PMA s’inscrit en Belgique, "au-delà du cadre du traitement de la stérilité". Le transfert d’embryon post-mortem et l’insémination artificielle de gamètes post-mortem sont autorisés ainsi que la sélection des embryons selon leur ressemblance génétique au couple demandeur.

Le dossier fait état d’une hausse de la stérilité masculine dans certains pays occidentaux. Celle-ci est due notamment aux perturbateurs endocriniens repérables dans l’environnement : pesticide, dioxine, DTT, phtalate ou encore assimilation par les hommes des résidus de la contraception féminine présents dans les eaux de ruissellement. Le dossier cite le Belrap, le rapport 2007 du Collège des Médecins "médecine de reproduction", qui mentionne que le taux d’échec de la FIV est actuellement de 79% en moyenne. Il constate que "la façon dont les médecins exercent la PMA aujourd’hui en Belgique amène dans les faits à une production généralisée et automatique d’embryons surnuméraires", le nombre d’embryons produits et congelés s’élevant à 30 043 pour la seule année 2007. La PMA étant remboursée, le budget de la sécurité sociale qui lui est consacrée en Belgique se situe entre 75 000 000 et 160 000 000 d’euros par an.

Tous ces chiffres amènent à interroger la responsabilité des médecins et des centres de PMA qui proposent hâtivement une PMA aux couples, alors que 90% des couples ont un enfant naturellement au bout de 2 ans. Sommé de répondre au désir de descendance, le corps médical doit interroger les notions de "droit à l’enfant", "droit de l’enfant" et "désir d’enfant". Des psychologues tels Diane Drory ont étudié les dérives du "droit à l’enfant" qui tend à faire de ce dernier un objet d’économie marchande. Le dossier rappelle aussi que les traitements de PMA ont des conséquences négatives importantes sur certains couples dont leur séparation après la naissance de l’enfant tant désiré et évoque les dangers pour la santé de la femme, les difficultés psychologiques occasionnés chez les membres du couple et  celles qui peuvent apparaître chez les enfants qui ont été conçus de telle ou telle façon, ou qui ne connaissent pas leur origine biologique.

Ieb-eib.org (Carine Brochier) 02/09/10

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