Dans une tribune du journal belge La Libre, le frère René Stockman[1] alerte sur la proposition de loi à l’étude concernant l’extension de l’euthanasie en Belgique (cf. Belgique : la Commission santé adopte de nouvelles mesures pro-euthanasie). Outre l’abrogation de la durée de validité de la déclaration anticipée d’euthanasie, le texte comporte un article aux conséquences graves : « Aucun médecin ne peut être empêché de pratiquer une euthanasie en vertu d’une convention. Le cas échéant, une telle clause d’interdiction est réputée non écrite ». Ainsi, « la liberté des institutions d’accepter ou de refuser l’euthanasie sera réduite à néant ». En outre, attenter de cette façon à la « liberté des hôpitaux d’accepter ou non la pratique de l’euthanasie en leurs murs » c’est « considérer de facto l’euthanasie comme un droit et un acte médical » estime le frère René Stockman. Or « si on en vient à considérer l’euthanasie comme un droit, la question immédiate est de savoir combien de temps un médecin et d’autres personnes impliquées de l’équipe médicale pourront encore refuser de pratiquer l’euthanasie ».
La liberté de conscience, garantie par la Constitution belge et l’ « objection de conscience institutionnelle » reconnue au niveau européen[2], mais aussi « la liberté d’association des hôpitaux issus d’un mouvement philosophico-religieux qui souhaitent développer leurs soins conformément à leur conviction » seraient totalement bafouées si la proposition de loi était adoptée.
Pour aller plus loin :
[1] Supérieur général de la congrégation pontificale des Frères de la charité de Gand, congrégation laïque masculine qui se consacre au soin des personnes âgées, des personnes handicapées et des malades psychiatriques.
[2] Résolution 1763 du Conseil de l’Europe en date de 7 octobre 2010
La libre, frère René Stockman (18/12/2019)