Belgique : deux pétitions de professionnels de santé s’opposent à l’élargissement de l’accès à l’avortement

Publié le 19 Déc, 2019

A la veille de la deuxième lecture de la proposition de loi visant à élargir les conditions d’accès à l’avortement, notamment via l’allongement du délai pour pratiquer une IVG de 12 à 18 semaines d’aménorrhée (cf. Belgique : vers une proposition commune pour élargir l’accès à l’avortement, Belgique : la réforme de l’avortement adoptée en Commission), neuf gynécologues signent une tribune pour s’opposer à la modification de la loi.

 

Ils jugent la proposition de loi « non seulement précipitée et prématurée, mais aussi inefficace et même contreproductive dans les mesures qu’elle avance pour limiter le nombre d’IVG tardives ». Ils soulignent qu’« il existe une différence majeure entre 14 et 20 semaines », quand bien même il s’agit d’« un processus continu ». En effet, l’ambivalence qui peut être présente au premier trimestre de la grossesse « diminue puis disparaît lorsque la mère ressent les mouvements du fœtus ». Remettant en cause la volonté de réduire le délai de réflexion, ils affirment : « Plus la grossesse avance, plus les liens mère-foetus sont complexes et plus la précipitation pourrait générer un stress post-traumatique ».

 

Qui plus est, « interrompre une grossesse après 14 semaines est un acte médical très différent ». Passé ce délai, ils attestent qu’« avorter est médicalement et humainement beaucoup plus traumatisant ». En effet, le médecin est dans l’obligation d’informer la patiente « de manière complète et compréhensive, sur l’état de la grossesse, sur la technique de curetage avec morcellation du fœtus ainsi que sur l’augmentation des risques d’hémorragie, de perforation, de lésion du col utérin, d’infection et de possibles répercussions sur la fertilité ultérieure ».

 

Cette inquiétude de « fuite en avant » est relayée dans deux pétitions. La première, d’abord signée par 750 médecins et soignants (cf. En Belgique, plus de 750 médecins et soignants s’opposent à la proposition de loi sur l’avortement), compte à présent 2280 signatures de professionnels de santé auxquelles s’ajoutent celles de 5850 citoyens. La seconde a recueilli 3374 signatures. « Face à la réalité du nombre élevé d’IVG pratiquées aujourd’hui en Belgique, les deux pétitions mentionnent la nécessité d’une véritable politique de prévention en la matière, de même que le renforcement de la prise en charge et du soutien aux femmes enceintes. » « Les professionnels de la santé soutenant le projet de loi actuel ont quant à eux publié une tribune appelant à normaliser l’avortement. Celle-ci est signée par 1500 soignants. »

 

Institut européen de bioéthique (19/12/2019) – Le Soir (19/12/2019)

 

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