Bébés prématurés : des chances de survie dès 22 semaines

Publié le 23 Oct, 2019

Au Royaume-Uni, « des responsables médicaux affirment que les médecins doivent tenter de sauver les bébés prématurés, nés après seulement 22 semaines »[1]. Le Dr Helen Mactier, présidente de l’association britannique de médecine périnatale[2] déclare : « Nous avons la responsabilité d’offrir les meilleurs soins possibles au bébé, et des conseils cohérents aux parents inquiets ». Auparavant, il était recommandé de ne pas leur procurer d’assistance vitale.

 

La raison du changement de ces recommandations officielles ? Le taux de survie chez les très grands prématurés a doublé ces 10 dernières années, passant de 20% à 40% pour les bébés nés après 23 semaines de grossesse. Ces progrès sont dus à « une série d’avancées techniques, l’usage accru de stéroïdes[3] et une meilleure organisation conduisant les mères directement vers les unités spécialisées ». Par ailleurs, une étude publiée récemment[4] et menée en Suède auprès de 2,56 millions de bébés nés entre 1973 et 1997 a montré que, arrivées à l’âge adulte, 55% des personnes nées prématurément étaient vivantes et ne présentaient pas de problèmes de santé particulier[5], contre 63% pour celles nées à terme. Pour les très grands prématurés (de 22 à 27 semaines), le pourcentage est plus faible : 22%.

 

« Ce changement de politique de la part de l’association britannique de médecine périnatale qui indique que les bébés ont une chance de survie deux semaines avant le délai légal autorisé pour pratiquer un avortement a généré des appels à revoir la législation actuelle en la matière ». Catherine Robinson, porte-parole de l’association Right To Life UK a déclaré : « Il y a une contradiction réelle dans la loi britannique. Dans la salle d’un hôpital des médecins peuvent être en train de sauver un bébé né après 24 semaines de grossesse, tandis que dans une autre pièce, un médecin pourrait être en train de pratiquer un avortement mettant un terme à la vie d’un bébé du même âge ».

 

La médecine pourrait cependant se heurter à la limite de ces 22 semaines. Dominic Wilkinson, professeur d’éthique médicale à l’Université d’Oxford indique : « Nous nous approchons des limites physiologiques. A 22 semaines de gestation, les bébés se développant dans l’utérus n’ont en général développé que les toutes premières parties de leurs poumons, permettant d’échanger de l’oxygène. Plus tôt, ils n’ont pas la capacité de recevoir de l’oxygène dans leur sang ».

 

Ruben and Jenson Powell sont devenus les plus grands prématurés de Grande-Bretagne ayant survécu. Ils sont nés en août dernier à 22 semaines et 6 jours. A partir de 22 semaines de gestation, les chances de survie augmentent semaine après semaine. Nés à 26 semaines de grossesse, 82% des bébés survivent.

 


[1] « Un enfant est considéré comme prématuré s’il nait avant 8 mois et demi de grossesse (37 semaines d’aménorrhée). On distingue trois niveaux de prématurité :

  • la prématurité moyenne qui correspond à une naissance intervenant entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée révolue (7 mois à 8 mois de grossesse),
  • la grande prématurité correspondant à une naissance intervenant entre la 28e et la 32e SA (6 mois à 7 mois de grossesse),
  • et la très grande prématurité pour les naissances intervenant avant 28 semaines, soit en deçà de 6 mois de grossesse » (source Inserm).

[2]  British Association of Perinatal Medicine (BAPM).

[3] Pour stimuler le fonctionnement des poumons.

[4] Journal of the American Medical Association, 22 octobre 2019.

[5] Les problèmes recherchés incluaient l’asthme, l’hyperstension, le diabète, les maladies rénales, les troubles mentaux, la paralysie cérébrale et l’épilepsie.

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The Telegraph, Mason Boycott-Owen (23/10/2019)

BBC, Nick Triggle (23/10/2019)

Reuters, Lisa Rapaport (22/10/2019)

 

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