Depuis le 12 avril se tient à Londres l’exposition "Bodies…Exhibition" qui montre 22 cadavres dont celui d’une femme enceinte de huit mois, et 260 membres conservés dont une vessie, une rate, trois coeurs et un cerveau. D’autres "curiosités" sont aussi exposées comme un embryon de 5 semaines. Ces corps et membres de personnes chinoises sont préservés par « plastination », un processus qui conserve le corps humain en remplaçant les fluides corporels par des polymères de plastique.
Cette exposition, déjà présentée dans de nombreuses villes américaines (New-York, Atlanta et Tampa), fait beaucoup de remous d’ordre éthique sur l’origine des corps fournis par la Chine, sur l’exploitation des morts pour faire du profit,… Pour beaucoup, l’exposition de ces corps viole les standards éthiques de la pratique médicale.
Arnie Geller, président de Premier Exhibitions Inc., affirme que son entreprise a acheté officiellement les corps humains à l’école de médecine de la ville de Dalian (Chine) et qu’il s’agit de corps non réclamés ou non identifiés.
Néanmoins, les associations de défense des droits de l’homme et les professionnels de la santé sont circonspects car les explications sur l’origine des cadavres sont contradictoires. Ils suspectent que les corps et les organes proviennent de prisons ou de camps de concentration chinois, sans le consentement des familles. L’association Amnesty International a rappelé que, selon des sources officielles chinoises, 3 400 personnes ont été exécutées en 2004. Il n’est pas rare qu’on prélève des organes sur les corps de ces condamnés (cf. revue de presse du 05/12/05).
Actuellement, il existe quatre autres expositions présentant des corps humains conservés par plastination : Body Worlds 1 et Body Worlds 2 réalisées par le Dr. Gunther Von Hagens, The Universe Within (L’univers intérieur) et Bodies Revealed (Les corps révélés).
La Grande Époque (Howard Wang) 03/04/06 –