Dans quelques jours, le groupe de travail du Sénat devrait rendre son rapport sur la question des mères porteuses, pratique aujourd’hui interdite en France. "En attendant une loi", Madame Figaro s’est rendu à l’Est de l’Europe où fleurit le tourisme procréatif, au "royaume du baby business". Les agences et cliniques spécialisées se sont donc multipliées : on en compte désormais une vingtaine en Ukraine, dix-sept en République tchèque et une quarantaine en Pologne où le coût des "programmes de maternité de substitution" va de de 15 000 à 30 000 € en moyenne. Premier centre spécialisé dans la reproduction assistée en Ukraine, la clinique Isida a fait, en 2007, 10 millions de dollars de chiffres d’affaires…
Ainsi, en Ukraine, la maternité de substitution "ressemble à un job comme les autres". Et ce d’autant plus que, dans un pays où le salaire mensuel moyen plafonne à 200 €, la rémunération accordée aux mères porteuses est d’environ 3 000 €. "Le refrain du don désintéressé connaît quelques couacs", souligne la journaliste.
Chaque année, entre 200 et 400 couples français se rendraient à l’étranger pour suivre ces "programmes de maternité de substitution".
Interviewée par Madame Figaro, Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la famille, souhaite bien entendu conserver une "législation qui protège le corps contre les dérives mercantiles". Mais, parallèlement, elle plaide pour que soit légalisé cet "acte d’amour et de générosité", si tant est qu’il reste "une pratique rare et limitée au cadre familial ou à l’entourage proche". "Si ma fille était atteinte d’une malformation utérine et ne pouvait pas vivre de grossesse, cela ne me choquerait pas de porter son enfant", déclare-t-elle.
Madame Figaro (Prune Antoine) 21/06/08