Mi-mai, le gouvernement colombien a annoncé avoir adhéré à la Déclaration de consensus de Genève, un accord diplomatique « pro-vie » lancé en 2020 sous l’administration Trump[1]. Le Guatemala et la Russie l’ont également rejoint ces derniers mois, alors que l’administration Biden en a retiré les Etats-Unis (cf. Déclaration de Consensus de Genève : le Guatemala contre l’avortement).
La Déclaration de consensus de Genève réaffirme que la famille est « l’élément naturel et fondamental de la société », qu’il n’y a pas de droit international à l’avortement[2], que l’avortement ne devrait jamais être promu comme méthode de planification familiale et que les décisions sur les politiques en matière d’avortement doivent être prises exclusivement au niveau national.
L’entrée de la Colombie dans l’accord va à l’encontre des décisions prises par la Cour constitutionnelle ces dernières années : en 2006, la Cour avait autorisé l’avortement en cas de viol, de danger pour la santé de la mère ou si le fœtus était atteint d’une « malformation compromettant sa survie » (cf. Colombie : vers une dépénalisation de l’avortement ?) ; puis en février cette année la Cour a ordonné au gouvernement de faciliter l’accès à l’avortement à la demande jusqu’au sixième mois de grossesse et jusqu’au moment de la naissance si l’enfant s’avère handicapé (cf. Colombie : l’avortement dépénalisé jusqu’à 24 semaines de grossesse). Depuis, le Congrès a rejeté toutes les propositions législatives allant dans ce sens, mais le pouvoir exécutif a autorisé l’avortement dans les hôpitaux publics au moyen de mesures administratives.
[1] NDLR : 35 Etats l’ont signé, des 5 continents et représentant 20% de la population mondiale (trois pays du Conseil de l’Europe (Pologne, Hongrie et Géorgie), de nombreux Etats africains, des Etats arabes du Golfe, le Brésil, le Paraguay, la Biélorussie, l’Indonésie ou encore Nauru (Océanie)).
[2] La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter
Source : CFAM, Stefano Gennarini (20/05/2022)