Dans la rubrique Débats et Opinions du Figaro, Emmanuel Le Roy Ladurie de l’Institut revient sur la question de l’avortement en le comparant, de manière chiffrée, au taux de mortalité infantile d’autrefois.
Aujourd’hui la mortalité infantile en France est de 0,6% et le pourcentage d’IVG – par rapport au nombre global de grossesses – s’élève à 21,2%, soit 1 fœtus sur 5.
Il faut remonter au XVIIème siècle pour trouver un taux de mortalité infantile proche de 21%, donc comparable au nombre d’avortements d’aujourd’hui. En somme estime t-il "tout se passe comme si on avait reculé pour mieux sauter, je veux dire reculer de l’aval de la première année de l’existence du bébé vers l’amont de la première gestation du futur enfantelet".
S’appuyant sur les arguments des militantes féministes pour qui, "l’embryon, en son stade préabortif, n’est qu’une petite portion parmi d’autres du corps de la femme", il leur rappelle "qu’un fœtus sur deux, interrompu de la sorte, est en principe une future femme" …
"Peut-on dire que ce déplacement du curseur vers l’amont, de 1750 à l’an 2000, soit entièrement satisfaisant pour l’esprit ?" se demande t-il tout en affirmant qu’on ne prend pas beaucoup de risques en posant une telle question ! Emmanuel Le Roy Ladurie revient sur les arguments invoqués par les uns et les autres pour analyser cet état de fait. Il rappelle qu’outre les arguments, médicaux, sociaux ou démographiques, les préceptes de la sagesse antique, chrétienne, ou bien laïque républicaine d’avant 1968 prêchaient la « modération dans les plaisirs ».
Le Figaro 03/03/05