En Grande Bretagne, les infirmières et sages-femmes ont le droit de refuser de participer directement aux avortements, excepté quand la vie de la mère, sa santé physique ou mentale sont en jeu. Un projet de loi d’initiative parlementaire est actuellement présenté à la Chambre des Lords, qui vise à renforcer les droits de la conscience. Il ne s’appliquerait qu’à l’Angleterre et au Pays de Galles, mais l’Écosse est attentive aux évolutions dans ce domaine.
En 2014, devant la Haute Cour du Royaume Uni, Mary Doogan, sage-femme, avait perdu son combat visant à autoriser l’objection de conscience notamment aux responsables hiérarchiques de ceux qui réalisent les avortements. « On m’a dit que j’étais moralement responsable des avortements réalisés. Que je devais m’assurer que chacun était bien présent, que je serais tenue responsable en cas de problème. Mais si j’oppose une objection de conscience, ce n’est pas mon problème », avait-elle pourtant expliqué. Elle soutient le projet parlementaire. « En 1967, la loi est passée. Il a été reconnu en même temps qu’il y avait besoin d’une clause de conscience pour ceux qui y verraient un problème moral. Mais cela s’est progressivement édulcoré. J’aimerais retourner à l’esprit de la loi de 1967. La clause de conscience permettait de n’obliger personne à participer ».
Aujourd’hui, alors que l’Ecosse a annoncé en octobre l’ouverture de l’avortement médicamenteux à domicile (deuxième pilule uniquement), la question se pose d’élargir l’objection de conscience à tous les nouveaux acteurs qui seraient concernés dans cette nouvelle procédure, notamment les médecins généralistes et les pharmaciens.
BBC (08/02/2018)