Au Portugal, les socialistes au pouvoir vont tenter de légaliser l’avortement par voie parlementaire après l’échec du referendum de dimanche. Les électeurs portugais se sont prononcés hier en faveur de l’avortement à 59,3% mais la participation (43,6%) n’a pas atteint le seuil de 50% requis pour que ce résultat soit contraignant. Effectivement, plus de la moitié des 8,7 millions d’électeurs se sont abstenus, ce qui doit conduire à l’invalidation du referendum : en fait, seuls 59% des 43% des portugais qui ont voté sont favorables à l’avortement.
Le Premier ministre socialiste, José Socrates avait annoncé que le parlement modifierait de toute façon la loi actuelle si le oui était majoritaire. "Le peuple s’est exprimé clairement", a-t-il estimé dans une allocution télévision.
A l’heure actuelle la loi portugaise prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison pour les femmes qui pratiqueraient une IVG, sauf en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de malformation du fœtus. Les socialistes proposent de dépénaliser l’avortement dans les dix premières semaines de grossesse.
Les opposants à l’avortement contestent l’interprétation du premier ministre. "Socrates sera responsable de ce sombre chapitre de l’histoire du Portugal, en persistant dans une initiative politique qui a divisé la société portugaise," a affirmé José Ribeiro e Castro, le chef du Parti populaire. "La vie humaine a de moins en moins de valeur. Notre société est devenue trop permissive et irresponsable. Et avec l’avortement libre, ce serait encore pire !", a expliqué Antonio Maria Pinheiro Torrs, l’un des responsables de la Plate-forme Non Merci. "Nous estimons qu’un manque total de protection de la vie humaine pendant les dix premières semaines de grossesse constitue une faute morale et un pas en arrière dans notre civilisation", a, pour sa part, déclaré Luis Graca, membre d’un mouvement anti-avortement.
Le débat va désormais se déplacer au Parlement, où les socialistes disposent de 121 sièges sur 230. Deux autres formations devraient également les soutenir.
Libération 12/02/07 – Le Figaro (Stéphane Kovacs) 12/02/07 – La Croix.com 12/02/07 – Le Monde.fr 12/02/07 – La Libre Belgique 12/2/07 – L’Express.fr 12/02/07 – Le Monde (Marie-Claude Decamps) 13/02/07 – Valeurs Actuelles 16/02/07