En Autriche, l’appel du ministre de la Santé Alois Stöger à élargir l’accès à l’avortement a déclenché un débat sur la légalité de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et le rôle de l’Etat en la matière.
Selon le ministre, les 29 hôpitaux et cliniques privées qui pratiquent des avortements en Autriche se situent tous dans l’est du pays. Il a donc appelé l’hôpital public à "combler les lacunes dans l’accès à l’IVG" à l’ouest, menaçant de limiter les subventions d’Etat aux établissements qui refuseraient de pratiquer des avortements. Les femmes ont le droit de décider si elles veulent ou non un avortement, a-t-il argumenté.
Il n’existe pas de "droit à l’avortement", lui a répondu une députée, Dagmar Belakowitsch-Jenewein. Markus Wallner, responsable à la santé du gouvernement du Vorarlberg, le land le plus occidental d’Autriche, a quant à lui affirmé que pratiquer des avortements n’était pas le travail des hôpitaux publics. L’avortement n’est pas un devoir de l’Etat, a renchéri Karlheinz Kopf, partenaire des socialistes dans le gouvernement de coalition. L’association autrichienne des médecins a jugé alarmant le fait de soumettre l’accès aux fonds publics pour les hôpitaux à l’avortement tandis que le ministre de l’économie, Reinhold Mitterlehner, a estimé que le ministre de la santé envoyait un mauvais signal : tous pensent en effet qu’il serait plus pertinent de réfléchir à des mesures pour promouvoir la famille et aider les femmes à garder leur enfant.
Alois Stöger a reçu le soutien des socialistes, du parti écologiste et d’une part de la presse nationale qui argumentent qu’en limitant l’accès à l’IVG, le nombre d’avortements illégaux risque d’augmenter.
En Autriche, la loi de 1975 dépénalise l’avortement s’il est pratiqué dans les trois premiers mois de la grossesse ou dans le cas de danger sérieux pour la santé de la mère ou de l’enfant.
Romandie News 06/08/11 – AFP 06/08/11