Au sujet de la « GPA éthique »

Publié le 6 Août, 2014

Le Figaro interviewe Jean-Pierre Winter, psychanalyste et essayiste, signataire de l’appel adressé à François Hollande contre la GPA, aussi « éthique » soit-elle.

 

Pour lui, pas de doute, la GPA est « une marchandisation. […] Lorsqu’on voit les tarifs, plusieurs dizaines de milliers d’euros, on se rend bien très bien compte qu’il s’agit d’une histoire de gros sous. Agents et intermédiaires se font de l’argent sur le dos des femmes et des ‘parents d’intention’ ».

 

À la question « Existe-il une GPA éthique ? », il répond : « Non. […] Il est impossible de faire la différence entre une GPA éthique et une qui ne le serait pas, parce que l’on ne peut pas vérifier qu’il n’y a pas eu d’échange d’argent. […] La pratique de la GPA est intrinsèquement contraire à l’éthique puisqu’il y a une marchandisation du corps. »

 

Puis il revient sur la notion d’abandon lors d’une GPA : « Pendant les 9 mois de la grossesse, il y a des échanges subtils et pas uniquement physiologiques entre la mère et l’enfant. La mère ne s’investit pas de la même manière dans sa grossesse puisqu’elle sait qu’elle va abandonner son enfant. Spinoza le dit : tout ce qui se passe dans l’esprit a une répercussion dans le corps. » Puis d’ajouter que « dans un cas de GPA, l’abandon n’est plus accidentel mais programmé. La situation n’est pas traumatisante en elle-même pour le bébé, elle ne le deviendra que dans un deuxième temps. […] L’enfant devra aussi déterminer qui est vraiment sa mère, ce qui rend extrêmement difficile la reconstitution du récit des origines. »

Le Figaro (Diane de Fortanier) 6/08/2014 

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