Au Canada, des médecins demandent à associer euthanasie et prélèvement d’organes

Publié le 17 Sep, 2018

Les médecins canadiens demandent que la loi soit modifiée pour permettre l’euthanasie avec don d’organes.

 

Le protocole canadien de don d’organes exige aujourd’hui d’attendre plusieurs minutes après l’arrêt de la circulation sanguine avant de prélever les organes. De longues minutes pendant lesquelles « la qualité des organes diminue ». Alors que, d’après deux médecins de l’Ontario et Robert Truog, bioéthicien à Harvard Medical School, « s’ils étaient retirés lors d’une opération coordonnée sur un patient euthanasié, ils seraient aussi frais que possible ».

 

« Pour y parvenir, quelques modifications doivent être apportées », estiment les protagonistes. « Le personnel des services de soins intensifs est formé pour garder les gens en vie. En cas de don d’organes après l’euthanasie, ils devraient tuer le patient. À l’heure actuelle, un pare-feu existe entre le retrait de la vie et le don d’organes afin que les patients ne soient pas tués pour leurs organes. Mais avec l’euthanasie légalisée, le pare-feu ne sera plus nécessaire. »

 

Un autre aspect de la loi devrait aussi être modifié : au Canada, le donneur doit obligatoirement être décédé. Dans cette nouvelle configuration, le don tuerait le patient. Or actuellement au Canada, « une mort par euthanasie doit être causée par l’administration d’une ‘substance’ et non par la récupération d’un organe ».

 

Les principaux obstacles à cette nouvelle procédure seraient les objecteurs de conscience.

 

Et s’ils estiment que « la plupart des patients demandant l’euthanasie accepteraient la mort par un don », ils reconnaissent tout de même que la perspective de mourir dans une salle d’opération stérile pourrait freiner ceux qui demandent l’euthanasie pour être sûrs de « mourir paisiblement entourés des membres de [leur] famille et de [leurs] proches ».

 

Pour aller plus loin :

De l’euthanasie pour le don d’organes : Qui arrêtera la machine qui s’est emballée ?

BioEdge, Michael Cook (15/09/2018)

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