Articles de San José : il n’existe pas de “droit” à l’avortement

Publié le 27 Oct, 2011

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue durant la session plénière du Parlement européen à Strasbourg le 26 octobre 2011, le Centre européen pour le droit et la justice (European Centre for Law and Justice, ECLJ) a présenté un document appelé les Articles de San José destiné aux responsables politiques et visant à développer une compréhension objective des modalités de protection du droit à la vie par le droit international.

Adoptés le 25 mars 2011 au Costa Rica, ces articles ont été lancés collectivement, notamment à New York (ONU), à Washington, à Londres et à Madrid.

Au cours de cette conférence de presse, Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (European Centre for Law and Justice) a expliqué que "La science et la loi convergent vers la conclusion que la vie, ainsi que le droit à la vie, commence à la conception ; par conséquent l’avortement ne peut pas être un droit en soi, mais seulement une dérogation au droit à la vie".

Rappelant les instruments juridiques européens et notamment la Convention européenne des Droits de l’Homme, telle qu’elle est interprétée par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), Grégor Puppinck a ensuite montré pourquoi il n’existe pas de droit autonome à l’avortement. De la responsabilité générale et fondamentale des Etats de "défendre la vie de leur peuple" – principe établi en droit international – découle celle de protéger la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort. Chaque Etat ayant une marge d’appréciation, il peut moduler l’étendue de la protection accordée à la vie humaine, mais aucun État ne peut déroger totalement à son obligation de protéger la vie. Autrement dit, si les Etats peuvent choisir de ne pas entièrement protéger la vie depuis la conception (en autorisant, sous certaines conditions, l’avortement) ou à sa fin (en permettant d’arrêter des traitements déraisonnables), toutefois, cette possibilité de dérogation est limitée. La récente condamnation par l’Europe des avortements sélectifs en fonction du sexe de l’enfant à naître est un exemple de la restriction obligatoire s’imposant à chaque Etat quant à sa capacité de moduler la protection de la vie humaine (Cf. Synthèse de presse 07/10/11).

L’idée d’un "droit humain à l’avortement" (Cf. Synthèse de presse du 28/09/11) se trouve par conséquent directement en contradiction avec toute l’architecture des droits de l’homme. Ceux-ci reconnaissent d’abord le droit fondamental à la vie et ne tolèrent ensuite qu’une capacité limitée, à chaque Etat, de déroger à son obligation première de protection de la vie. Lorsqu’ils sont sujet de pressions politiques émanant d’instances supranationales, les Etats peuvent faire prévaloir les dispositions garantissant le droit à la vie comme englobant leur responsabilité à protéger l’enfant à naître d’un avortement.

  European Centre for Law and Justice eclj.org 27/10/11

Partager cet article

Synthèses de presse

Royaume-Uni : l’introduction de l’« aide à mourir » reportée. Sine die ?
/ Fin de vie

Royaume-Uni : l’introduction de l’« aide à mourir » reportée. Sine die ?

Mardi, la proposition de loi visant à autoriser le suicide assisté au Royaume-Uni a été « finalisée » en commission ...
Greffe de foie de porc : les chercheurs publient leurs résultats
/ Don d'organes

Greffe de foie de porc : les chercheurs publient leurs résultats

Des médecins chinois viennent de publier les résultats de la transplantation d’un foie de porc génétiquement modifié sur un patient ...
Le Parlement de l’Ile de Man autorise le suicide assisté
/ Fin de vie

Le Parlement de l’Ile de Man autorise le suicide assisté

Le 25 mars, le Parlement de l’Ile de Man a définitivement adopté une proposition de loi visant à autoriser le ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.