Jeudi 10 mai 2012, le Sénat argentin a adopté à l’unanimité un projet de loi autorisant une "mort digne". Selon cette nouvelle loi, un patient en fin de vie ou dont la maladie est incurable pourra "refuser des traitements qui impliquent des souffrances excessives sans espoir de guérison ou le maintien dans un état végétatif par hydratation et alimentation par voie intraveineuse". Dans le cas où le patient serait mineur ou dans l’incapacité d’exprimer sa volonté, la décision pourra être prise par la famille.
Pour l’essayiste Beatriz Sarlo, l’adoption de cette loi, dans un pays de 40 millions d’habitants à 91% catholique, se justifierait par le fait que le parti péroniste actuellement au pouvoir "dispose d’une majorité confortable dans les deux chambres" et "l’opposition, incapable de s’unir depuis la grande crise de 2001, […] a fait exploser le parti radical alors à la tête de l’argentine". Elle ajoute que l’Eglise "a également beaucoup perdu de son poids face à Nestor Kirchner (2003-2007) puis à Cristina Kirchner, réélue pour quatre ans en 2011". Enfin, l’Argentine "est une société dont l’opinion publique est urbaine [ce qui lui permet] d’adopter des lois qui demeurent impossibles ailleurs. En France et dans d’autres pays, l’opinion publique a ses racines dans les campagnes".
Courrier international (10/05/12) – RFI (11/05/12) – Le Monde (12/05/12) – Le Nouvel Observateur (14/05/12)