Dans un grand nombre de pays, le don de sperme n’est plus anonyme: Suède, Autriche, l’Etat du Victoria en Australie, la Suisse, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, ou encore la Nouvelle-Zélande. A l’âge de 7 ans, environ la moitié des enfants savent qu’ils ont été conçus par donneur.
Autoriser l’accès à ses origines est-il nécessaire? Non, répond la bioéthicienne Inmaculada De Melo-Martin, dans un article paru dans The Hastings Center Report. Elle considère même qu’une politique de non-anonymat pourrait être socialement néfaste. Pour justifier cela, celle-ci avance plusieurs arguments: “le secret peut protéger d’importants aspects de la vie humaine, même s’ils peuvent aussi inviter à l’abus. En effet, les promoteurs de ces droits ne proposent pas la fin de tous les secrets de familles, ou même de tous les secrets relatifs au mode de conception“.
A l’argument selon lequel les enfants ont besoin d’avoir accès à leurs origines pour le bien de leur santé, Inmaculada De Melo-Martin explique que cela surestime le rôle de la génétique et de la biologie dans la vie d’une personne. Elle précise: “même si les gens avaient accès à des informations précises sur leurs parents génétiques, il n’y a pas de preuve suffisante pour conclure que cet accès à l’histoire familiale améliore la prédiction du risque, change la perception qu’a la personne sur les risques et conduit à une amélioration des résultats en matière de santé“. Exiger l’accès aux origines favoriserait, selon la bioéthicienne, le “genetic essentialism“, notion controversée selon laquelle nous sommes déterminés par nos gènes.
Bioedge (Michael Cook) 29/03/2014