Le 16 mai, la proposition de loi de la députée Kim Leadbeater visant à autoriser l’« aide à mourir » en Angleterre et au Pays de Galles est revenue devant le Parlement. Selon les termes de la loi, l’« aide à mourir » sera autorisée pour les adultes en phase terminale dont le pronostic vital est inférieur à 6 mois (cf. Fin de vie au Royaume-Uni : le doigt dans l’engrenage ?).
Les discussions n’ont pas pu arriver à leur terme de sorte qu’un nouveau débat et un vote sont prévus le 13 juin prochain. La première étape à la Chambre des communes avait été franchie en novembre dernier mais, depuis lors, l’examen en détails du texte a conduit à la soumission de « dizaines d’amendements »
L’adoption d’une clause de conscience pour tous
Vendredi, Les députés ont adopté un amendement précisant que « personne ne sera contraint de participer au processus d’aide à mourir contre son gré » (cf. Fin de vie au Royaume-Uni : une clause de conscience aussi pour les pharmaciens et les auxiliaires médicaux). La disposition relative à la clause de conscience a en effet été élargie au-delà des médecins et des professionnels de santé à « tout membre du personnel susceptible d’être impliqué », y compris les pharmaciens et les travailleurs sociaux (cf. La clause de conscience refusée aux pharmaciens, au nom de « la souveraineté de la personne sur elle-même, qu’il s’agisse d’une interruption de grossesse ou du droit de mourir dans la dignité »).
D’autres amendements ont été débattus comme la proposition d’interdire au personnel médical d’évoquer « l’option de l’aide à mourir » avec un patient sans que la personne l’ait d’abord fait (cf. Canada : venue pour subir une mastectomie, on lui propose l’euthanasie). Les opposants au texte ont mis en avant la nécessité de renforcer la protection des personnes vulnérables, plus susceptibles de faire l’objet de contraintes (cf. Loi sur la fin de vie au Royaume-Uni : le rejet d’amendements, protégeant notamment les personnes trisomiques, pourrait faire basculer le vote).
Plusieurs députés se sont inquiétés du fait que les personnes souffrant d’anorexie pourraient être considérées comme des malades en phase terminale et soit autorisées à recourir à l’euthanasie si elles refusent de manger ou de boire. Pour Kim Leadbeater, ce risque est « négligeable » (cf. Colorado : un psychiatre propose l’aide médicale à mourir en cas d’anorexie mentale « terminale » ; Euthanasies en hausse, augmentation des « polypathologies » : la Commission de contrôle belge rend son rapport bisannuel).
Des députés renoncent à soutenir le texte
En novembre dernier la proposition de loi avait obtenu 330 voix contre 275. Quelques députés ont indiqué avoir changé d’avis sur le texte. Ainsi, le député travailliste Jonathan Hinder a indiqué qu’il ne soutiendrait plus la proposition de loi, déclarant que ses inquiétudes se sont « aggravées » au fur et à mesure de l’avancement de son examen (cf. Fin de vie au Royaume-Uni : un « niveau de contrôle » déjà remis en question).
Le 13 mai, un projet de loi distinct visant à légaliser l’« aide à mourir » en Ecosse a fait l’objet d’un premier vote (cf. Ecosse : le Parlement donne un premier feu vert à l’« aide à mourir »).
Source : BBC, Becky Morton, Sam Francis (16/05/2025) – Photo : iStock