Alain Graf, 40 ans, ex-conseiller au cabinet de la ministre de la Santé, a été nommé rapporteur général pour les états généraux de la bioéthique. Il devra recueillir toutes les réflexions issues des débats et leur "donner du sens" avant de remettre son rapport en juin.
"Notre pouvoir n’a jamais été aussi grand, donc notre responsabilité n’a jamais été aussi grande, comme le dit Paul Ricoeur. Le pire, en matière de bioéthique, serait de donner l’impression que le perfectionnement des techniques obéit à sa logique propre. Alors que l’on a besoin de donner du sens à ce qui est en train de se passer, de réfléchir sur les finalités de la médecine et de la recherche. Et c’est par la réflexion, par la discussion que l’on peut se défaire de fausses craintes comme des faux espoirs", a-t-il expliqué.
Alors que les parlementaires se sont inquiétés des risques d’un grand débat public, Alain Graf estime qu‘"une réflexion collective permet de faire prévaloir l’argument sur l’émotion". Il place au cœur des débats le thème de la vulnérabilité : "la question est celle de notre "vivre ensemble". Veut-on vivre dans un monde d’où le handicap serait exclu? Ou dans un monde où nos arrière-petits-enfants continueront d’aller en classe avec des enfants différents d’eux et pas forcément aussi forts qu’eux ? Il faut réfléchir à la manière de protéger les plus faibles. La loi est faite pour cela".
La Croix ( Marianne Gomez) 26/01/09