Ironie du sort. En Suisse, vendredi 20 mars 2020, l’association Exit a suspendu ses activités d’assistance au suicide. Sur son site Internet, elle indique que les dates programmées durant la période de crise liée au Coronavirus sont annulées. L’association informe que de nouvelles dates pourront être fixées que « lorsque les mesures restrictives seront levées ».
Alors que le monde pleure ses morts, que les services hospitaliers se battent contre la pandémie et que, faute de moyens, on déplore la mise en place d’un « tri » des patients, la nouvelle ne peut que réjouir. Une fois la crise du coronavirus dépassée, il reste à espérer que le rapport à la mort de nos sociétés aura été durablement modifié, remettant au centre le devoir d’humanité qui incombe vis-à-vis de tous et particulièrement des plus vulnérables, personnes âgées ou handicapées. Plus que de l’euthanasie ou du suicide assisté, les personnes en fin de vie, âgées ou malades ont besoin d’être accompagnées, de quitter un isolement délétère, de savoir que leur vie a un sens et d’être soulagées de leur souffrance pour ne pas en venir à de telles extrémités.
Pour information, en Suisse, la personne qui demande une assistance au suicide « doit être consciente, capable de discernement et en mesure de faire « le geste » consistant à boire la potion létale ou à ouvrir la perfusion libérant l’écoulement de la solution létale dans son système sanguin ». L’association Exit rappelle que « ces conditions découlant du Code pénal suisse sont absolument incontournables » et que « les directives anticipées ne permettent donc pas à une personne désignée, médecin ou non, de faire ce geste pour autrui ».
Pour aller plus loin :
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