Agnès Buzyn annonce la dispensation en ville du midazolam injectable d’ici 4 mois

Publié le 11 Fév, 2020

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, annonce dans un communiqué de presse qu’elle « permettra d’ici 4 mois la dispensation en ville du midazolam injectable aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile ». Une annonce qui intervient quelques heures après la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) qui demandait que la réglementation des médicaments prescrits pour provoquer une « sédation profonde et continue, maintenue jusqu’au décès » évolue, afin qu’ils puissent être utilisés « hors autorisation de mise sur le marché (AMM), et le cas échéant à domicile » et « pris en charge par l’Assurance maladie » (cf. Sédation profonde et continue jusqu’au décès : La Haute autorité de santé recommande un changement de réglementation).

 

« Le midazolam injectable, est, selon la HAS, le médicament de première intention pour la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ». La ministre déclare que « l’ANSM[1] procédera à une modification de son AMM », afin de permettre sa dispensation. Pour Agnès Buzyn, « l’accès aux médicaments dans les situations de fin de vie à domicile constitue un des leviers d’un meilleur accompagnement de la fin de vie ». Mais d’autres s’interrogent : serait-ce « un nouveau pas vers la banalisation de l’euthanasie ? »

 

Déplorant qu’« il existe encore de nombreuses situations où les soins palliatifs ne sont pas mis en œuvre, ou trop tardivement, constituant une perte de chance pour la personne et son entourage », la ministre annonce « la publication cette semaine du rapport d’évaluation du plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie réalisé par l’Inspection générale des affaires sociales et la finalisation du nouveau plan de développement de soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie avant la fin du 1er semestre ». L’ambition de ce plan : « Que chaque français en fin de vie reçoive les soins les plus adaptés à sa situation clinique, à son lieu de vie, préservant sa dignité et sa volonté et reconnaissant le rôle et les besoins des proches, des aidants et des soignants ».

 

Selon les chiffres du ministère, « près de 4 français sur 10 décèdent à domicile ou en EHPAD ».

 

Pour aller plus loin :

[Entretien E.Hirsch] La “mort par sédation” ou le reniement de nos “devoirs d’humanité”

En fin de vie, maintenir une capacité relationnelle ou anesthésier ?

Un couple de médecins normands soupçonné d’euthanasie

Confusion, malentendus et méfiance : les conséquences de la loi Claeys-Leonetti

 


[1] Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Ministère des Solidarités et de la Santé (10/02/2020) – Haute autorité de santé (10/02/2020) – Valeurs actuelles (10/02/2020)

 

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